• La trahison : comment se remettre de la rupture de confiance, et comment éviter de se trahir soi-même

    Il est souvent difficile de se remettre de la trahison de la parole donnée, ou de la violation d’un pacte tacite ou express, c’est-à-dire la rupture d’un lien de confiance. Il y a ainsi de grands bouleversements ou des ruptures plus ou moins fracassantes qui façonnent notre existence. Si ces ruptures sentimentales ou amicales façonnent nos chemins de vie et viennent modifier les piliers de notre existence, il faut admettre que la notion de trahison est souvent liée à la notion de confiance, en oubliant que l’on peut trahir soit même.

    En effet, si l’on peut se sentir trahie par un proche ou par quelqu’un que l’on porte en estime, nos actes peuvent décevoir. Que l’on agisse avec un sentiment de justice ou la conscience de décevoir l’autre, que l’on comprenne la réaction de son interlocuteur, ou non, on peut trahir soi-même. Ainsi, je repense à cette personne, que je nomme Julie et qui voulait s’éloigner d’une amie qu’elle pensait toxique. Elle l’a quittée sans ménagement après une violente dispute. Elle pensait agir au plus juste de ses intérêts, et a généré un sentiment de trahison chez son amie. En effet, comment avait-elle pu rompre le lien qui les unissait aussi abruptement ?

    La rupture de cette relation relevait pour elle des tensions générées entre la préservation/la recherche de son bienêtre, et la loyauté qui l’unissait à cette personne. Alors que son amie lui rétorque « comment peux-tu me faire ça après tout ce que j’ai fait pour toi », Julie me dit se sentir en phase avec son ressenti.  En effet, Julie ne se sentait plus en phase dans cette relation, et la laisser s’enliser n’était à ses yeux pas preuve d’amitié et de loyauté envers son amie.

    Ce que tu peux noter est que l’acte d’émancipation de Julie, qui portait les marques de la trahison pour son amie contenait en lui les germes de la condamnation morale. En effet « comment avait-elle bien pu lui faire ça » ? Cependant, trahir c’est souvent peser le pour et le contre, et trouver ses intérêts supérieur au maintien d’une relation saine, ou alors c’est se tromper en pensant que l’autre pourra comprendre et pardonner.

    • Ainsi, avant de culpabiliser d’un acte incompris, le mieux est de se demander s’il a servis nos intérêts sans trop grand préjudice à la relation ou à la communauté ou à la personne avec laquelle je suis en relation de confiance.
    • C’est aussi de se demander s’il a été utile à notre développement personnel (par exemple, cas de relation toxiques, de démission après un burn out, etc.)

    Ainsi, il ne s’agit pas dans ce billet de porter un jugement sur l’acte de trahison mais de se demander s’il est juste pour moi, sans porter de torts excessifs à l’autre ou à la communauté.

    Trahir, peut nous conforter dans nos décision comme peut mener à regretter notre décision mais quel que soit le contexte, ou « l’élégance » dans la rupture c’est indubitablement faire un choix…celui de s’affirmer face à l’autre lorsque ‘une situation ne nous convient plus.

  • La force des émotions : Briser les normes et reconnaître l’importance de notre vécu émotionnel

    « Sois raisonnable ! », « Ne pleure pas, reste digne » etc. voilà ce que nous pouvons nous dire à nous même lorsque nous recevons une décharge émotionnelle importante. Dû à notre éducation, pour beaucoup, on a le vieux rêve de ne rien éprouver, surtout les émotions négatives. Il faut être serein.e. Or, accompagner une personne en coaching, c’est la prendre dans son individualité avec sa carte du monde, c’est-dire la façon dont elle s’appréhende, sa façon de penser ses relations, son rapport aux autres, etc.

    Sans rentrer dans l’éternel débat de avoir si le femmes sont plus émotionnelles que les hommes, je me demande simplement si: reniées et refoulées, en quoi nos émotions sont-elles utiles ?

    Il y a la pression que l’on se met

    On voudrait se sentir « serein.e», c’est-à-dire pouvoir réguler nos émotions pour que celles-ci ne nous affectent pas, malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer sur notre chemin. Le bonheur souvent venté pourrait être comparé à l’impassibilité, on ne ressent aucunes émotions négatives car elles sont mauvaises.

    Aussi, montrer ses émotions, c’est dévoiler ses faiblesses, là où le bât blesse…parce que souvent l’émotion est douloureuse et qu’elle révèle notre intimité. Elle peut nous chambouler psychiquement comme physiquement :

    • Physiquement : mal de tête, stress, sensation d’oppression, sidération, maux intestinaux
    • Mentalement : Parce que nous rêvons d’une vie fluide et sans tracas

    Cependant, vivre, apprendre, c’est faire des expériences, et les émotions nous permettent de les percevoir en trois dimensions, d’appréhender notre monde sous tous ses aspects. Par exemple, je me sens triste parce que quelque chose me manque ou me blesse, donc qu’une situation est à changer ou à accepter. Je saurai qu’il faut surpasser la situation que si je reçois ce signal dérangeant.

    Puis la pression sociale

    L’époque qui est à l’individualisme, à la réussite et au culte de l’image triomphants, veut que nous restions maîtres de nous-même. Cette situation engendre à mon sens des risques psychosociaux comme la dépression car nous nous retrouvons seuls, sourds et muets face à l’impression de ne pas réussir comme il faut ou comme il le faudrait. Or, si se faire accompagner c’est s’orienter vers une recherche de solutions, les émotions nous renseignent quant à l’état d’esprit de la personne et sa façon d’interagir avec son monde…on ne peut pas faire sans elles.

    Pourtant nos émotions nous interrogent

    Les émotions dérangent. On s’interroge souvent dans son for intérieur sur nos émotions de peur, de colère, de tristesse et de joie : ma peur est-elle fondée, ma colère justifiée ou ma tristesse légitime ? Souvent comprimées, elles sont pourtant le canal de nos états d’âme et nous signifient comment réagir face à la menace ou au danger par exemple. A titre d’illustration, la tristesse ne nous dit-elle pas que nous avons besoin d’un temps d’arrêt pour penser/repenser une situation ?

    Si elles relèvent de la sphère personnelle, la plus part du temps on fait tout pour refouler les émotions, elles nous dérangent car elles interrogent notre intime. Pourtant, les exprimer permet de définir le périmètre de nos satisfactions comme de nos peurs, de nos frustrations, de nos colères etc. Accueillir nos émotions est le meilleur moyen de comprendre nos défis ou nos objectifs, que ces derniers soient grands ou petits.

  • Les sacrifices personnels des femmes dans une société en évolution : Entre conditionnements et choix

    La démocratie conjugale est extrêmement récente. En France, les femmes peuvent ouvrir un compte bancaire depuis 1962 seulement. Aussi, les droits à la contraception et à l’avortement sont arrivés encore plus tard. Par conséquent, les rôles sociaux sont encore très divisés entre les hommes et les femmes. Tout cela implique encore des sacrifices personnels, dans leurs choix de vie, pour les femmes.

    Lors de l’émission radiophonique Radioscopie de 1973, Gisèle Halimi, la célèbre avocate qui défendait les droits des femmes lance, en parlant d’avortement, lance « la liberté c’est le choix ». Elle dit avec cette simple phrase que l’avortement est l’acte de liberté par excellence. La preuve en est que lorsque la femme est frustrée de ce pouvoir sur soi-même, elle est capable d’aller jusqu’à l’avortement clandestin susceptible de lui couter la vie. L’interruption volontaire de grossesse est dépénalisée en 1975 par la loi Veil. Cela après la loi Neuwirth de 1967 qui légalise le droit à la contraception. Ces deux dates marquent une révolution dans la détermination des choix personnels des femmes.

    Mais cela veut-il dire que les femmes, aujourd’hui, sont exemptées de sacrifices personnels au cours de leur existence ? Comment cela se traduit-il ?

    L’ambition professionnelle des femmes, un choix sacrificiel ?

    Dans les mythes, le sacrifice, c’est la séparation du vivant et de l’au-delà, c’est une dette que l’on doit payer. On peut remonter le destin sacrificiel des femmes, au moins à l’antiquité, avec le sacrifice d’Iphigénie. C’était la fille du roi Agamemnon, sacrifiée à la déesse, Artémis, pour gagner la guerre de Troie. Amenée jusqu’à l’autel sacrificiel, la jeune femme sera sacrifiée. Ce passage discret de l’Illiade laisse cependant son empreinte au cours de l’histoire et dans l’ensemble des mythes. En effet, selon la psychanalyste Anne Dufourmantelle, « la jeune fille éternelle doit d’une certaine façon mourir lorsqu’elle devient mère ». Les responsabilités et la sagesse de l’effacement doivent transcender jeunesse et naïveté. Si les femmes ne sont pas forcément mères, les enfants augmentent le devoir domestique. Ce devoir domestique influe sur la la notion de choix d’itinéraire de vie.

    L’enjeu serait d’aménager son temps pour ne plus avoir de freins à son ambition

    Nathalie Loiseau, est autrice du livre « choisissez tout ». Elle se demande pourquoi les femmes devraient-être dans un principe de précaution pour ne surtout pas déranger ? Elle établit ainsi que les femmes doutent quant à leur légitimité « d’en vouloir ». Ces doutent glissent vers de la culpabilité de ne pas pouvoir se trouver au four et au moulin. Aussi, on n’a pas appris aux femmes à oser un certain nombre de choses (ex. faire valoir ses compétences, demander une augmentation, etc.). Et on a pas appris aux hommes à aller vers certains univers (comme la sphère domestique). Ainsi, le débat n’est pas celui des compétences, qui sont les mêmes entre hommes et femmes, mais celui de la gestion du temps. Selon Institut national d’études démographiques (INED), le temps journalier consacré au travail domestique est de 2h00 pour un homme et de 3h26 pour une femme. Le temps plus restreint des femmes implique de faire des choix.

    Le conditionnement c’est ce qui nous fait accepter les inégalités dans la sphère privée

    Ainsi, la question du sacrifice n’est pas à relier à l’autocensure des femmes. En effet cela sous-entend que c’est notre faute, elle est plutôt à relier à notre conditionnement. En effet, une multitude de lois ont été promulguées quant à l’égalité professionnelle, alors que ce qui manque c’est le culturel. Ce qu’il manque c’est la prise en compte par le conjoint, l’employeur, le politique de ce conditionnement et de ces inégalités entre sphère domestique et sphère professionnelle. Par conséquent, certains choix peuvent être radicaux comme le refus du couple, ou le refus de maternité. Dans notre société, ces choix sont encore sulfureux.

    …Peut-on vraiment être la super héroïne que l’on voit sur les réseaux sociaux ?

    Face à cela, on assiste sur les réseaux sociaux, ou dans les livres à une certaine idolâtrie d’une forme de maternité, exigeante, difficile, nécessitant d’y passer beaucoup de temps. Par exemple, promotion de l’allaitement prolongé, du cododo, de ne jamais laisser l’enfant pleurer…tout cela veut dire peu dormir. Face au risque du modèle de la superhéroïne, mère accomplie et professionnelle insérée, se pose la figure de la femme célibataire et/ou sans enfants. Cette dernière, qualifiée de « vieille fille » ou « femme à chat » est encore marginalisée. Il y a là encore un conditionnement social, celui du modèle du dévouement et de la discrétion.

    La « liberté c’est le choix » effectif de pouvoir composer avec la réalité

    Le mythe de la superhéroïne joue sur le fait que les femmes sont tiraillées entre leur accomplissement personnel et leurs devoirs de femme, d’épouse, de mère, de salariée. Elles seraient censées tout concilier. Or, des choix sont souvent à faire. Surtout lorsque l’on sait qu’une infime partie des ménages, les plus aisés, disposent d’une aide conséquente pour la garde des enfants par exemple. Si un bon état d’esprit aide à concilier les responsabilités, le meilleur mindset n’aide pas à consoler bébé qui pleure. Surtout pendant que l’on prépare la réunion du lendemain, tard le soir, et que papa finalise déjà les budgets clients à rendre avant la deadline annuelle. Le choix des responsabilités revient donc souvent aux femmes.

    Tout commence par l’éducation, les femmes sont souvent habituées à douter de leur légitimité à vouloir et à oser certaines choses. En effet, on a souvent du mal à faire valoir nos compétences et à gérer notre temps entre la sphère domestique et la sphère professionnelle. Ce conditionnement social est également à l’origine de l’idolâtrie sociale de certaines formes de maternité exigeantes. Ces shémas imposent des sacrifices personnels importants. Face à cela, la figure de la femme célibataire et/ou sans enfants est encore marginalisée. Pour faire avancer l’égalité, il est nécessaire de prendre en compte ce conditionnement et ces inégalités. Il est important de comprendre les choix radicaux que peuvent être amenées à faire certaines femmes. Par exemple, le refus du couple ou de la maternité.

    Tu as des choix difficiles à faire en tant que femme ? Si tu en as, le cœur n’hésite pas à partager ton expérience en commentaire, tu peux choisir le pseudo que tu veux 🙂

  • Marie-Pierre partage son secret pour concilier carrière et vie personnelle en tant que femme : l’égalité dans le couple 

    Marie-Pierre est de ces personnes qui font oublier d’où l’on vient. J’ai ressenti chez elle une grosse capacité à prendre les gens comme ils sont. D’ailleurs, tu verras dans son récit que le mot « égalité » y revient souvent. En la côtoyant un peu j’ai appris que l’on pouvait être franche et sympathique tout en étant dans la maîtrise. C’est donner ce que l’on peut. Marie-Pierre nous offre donc un petit texte autour duquel est venu se greffer sa parole autour de la notion d’égalité dans le couple et d’équilibre dans l’ambition et la réussite professionnelle. C’est énorme.

    « Pose-moi plutôt tes questions, je suis une scientifique moi tu sais » me lance Marie-Pierre avec la décontraction des personnes assurées. Si l’écrit est un exutoire pour certains, la parole canalise les pensées des autres. Alors je tâche de m’adapter tant bien que mal. Si la parole est vive, la pensée de Marie-Pierre est synthétique. Je comprendrai plus tard qu’elle « préfère regarder en avant ».  En effet, après avoir reçu son texte, il me restait beaucoup de questions qui trouveront réponse durant notre entretien.

    J’ai connu Marie-Pierre durant ma formation de coaching. Elle a la parole qui apaise et un parcours professionnel que j’imagine pleins de rugosité. Elle était directrice de la communication pour un grand groupe international. Je me suis dit que cela n’a pas dû être évident de se hisser ainsi au sein du comité de direction. Elle me répondra que les choses devaient se faire ainsi.

    (1/2) Voici ce sur quoi elle a souhaité écrire : « Carrière ou vie personnelle ! En tant que femme, doit-on choisir ?

    L’ambition c’est pouvoir donner le meilleur de soi sur un pied d’égalité

    Lancée bille en tête avec mon diplôme d’ingénieur dans la vie professionnelle, j’avais l’ambition, la détermination de me consacrer à la carrière que j’avais choisie. A cette époque, le fameux équilibre entre vie pro et vie perso n’était pas une question que je me posais, je savais que je devais donner le meilleur de moi-même si je voulais construire ma carrière. Nous avions décidé avec mon conjoint de nous installer dans la région parisienne, seule région qui permettait à chacun de nous de travailler dans les secteurs que nous avions choisis. Nous avions tous les deux des carrières à construire en toute égalité.

    Dans ce début de ma vie professionnelle, il n’était pas question pour moi de sacrifice puisque c’est ce que j’avais décidé et choisi et je m’y consacrais avec enthousiasme !

    …Ainsi qu’organiser et pourvoir compter sur la stabilité du foyer

    Le questionnement est venu avec l’arrivée de mes enfants, là mes priorités se sont inversées car leur bien-être était en jeu et c’était primordial de leur apporter toute mon attention. Il faut dire que pendant cette période, ma carrière a un peu ralenti mais sans l’impacter durablement. Nous avons dû nous organiser.  J’avais à mes côtés mon joker ! Mon joker c’est mon mari qui s’est impliqué très largement avec les enfants, quand j’étais en déplacement en France ou à l’étranger, pendant les séminaires de plusieurs jours, dans les réunions qui s’éternisaient le soir ! Lorsque mon mari était lui aussi pris par sa carrière, j’avais mon bras droit chez moi, une jeune femme qui entretenait la maison. Elle est restée avec nous 35 ans ! C’était pour les enfants d’une grande stabilité. J’étais rassurée, apaisée sur leur équilibre et je pouvais prendre des missions plus intéressantes pour moi.

    Transmettre son modèle de réussite à ses enfants

    Oui, peut-être ai-je loupé certains moments de complicité avec mes enfants, peut être aussi n’ai-je pas perçu toutes leurs interrogations ? C’est un choix que j’avais fait et mon équilibre personnel en dépendait. Je pense véritablement que lorsque vous vous sentez en adéquation avec vous-même que, par votre organisation, vous vous êtes assuré du bien être des personnes qui vous entourent, les choses se déroulent le mieux possible. Bien sûr il y a eu des moments difficiles tant au niveau professionnel que personnel mais si je me retourne sur ma vie passée, j’ai été soutenue par mon mari et mes enfants, j’ai eu aussi des opportunités intéressantes qui m’ont été proposées et dans lesquelles je me suis épanouie. Je peux dire également que j’ai eu la chance de ne pas avoir connu pour ma famille de graves accidents qui certainement impactent irrémédiablement le cours de votre vie. Je n’ai pas eu à faire de réels sacrifices parce que je vivais ce que j’avais choisi. Le modèle que nous avons mis en place avec mon mari c’est-à-dire une parfaite égalité entre nous à la fois sur le plan des tâches à faire que sur le plan du choix professionnel a été celui que mes enfants ont adopté pour leur vie personnelle. Je pense, le meilleur modèle pour que chacun s’épanouisse.

    Je dirai en conclusion qu’il faut suivre ses envies tout en s’assurant que les personnes qui comptent pour vous sont bien. Soutien, égalité et organisation sont clés, envies et détermination sont des boosters indispensables ; tout cela pour trouver et maintenir son équilibre de vie ! »

    (2/2) Questions

    L’ambition se partage dans le couple ?

    Ce que je retiens de l’entretien qui suivra avec Marie-Pierre, c’est que la notion d’égalité a pétrie son couple dès le début, lorsque la discussion sur la carrière est arrivée. Tous les deux avaient plusieurs choix géographiques et Paris a été le point de conjonctions de leurs projets professionnels. Chacun pouvait ainsi faire ce qui l’intéressait, comme si l’ambition prenait racine dans le dialogue et la coordination.

    « L’ambition, l’envie de grandir dans l’entreprise, elle fait partie de toi »

    Aussi loin qu’elle se souvienne, son père leur disait à ses sœurs et à elle que le plus important était d’être autonome financièrement pour avoir de l’argent. Ceci en cas d’aléas de la vie. Elle mentionne l’intérêt de nourrir son égo, le salaire et les responsabilités qui vont avec.

    Pour Marie-Pierre, l’ambition sera aussi de grandir dans l’organisation. C’est-à-dire de manager des gens, et plus tard d’obtenir des responsabilités à l’international. Elle sera la responsable marketing et communication. L’important est d’être au fait des décisions prises dans l’entreprise. Finalement c’était d’être intégrée dans la stratégie et aux décisions de l’entreprise, elle aura réussi.

    On ne réussit pas sans réseau

    Réussir c’est le retour de ce que tu fais, il est important de donner et de « recevoir des feedback ». En effet, Marie-Pierre me dira que la chance ça se provoque. « Sans que cela soit calculé c’est une question de réseau que tu crées ». Elle apprendra ainsi à ses enfants que le plus important à bâtir c’est le réseau et de l’entretenir. En effet, « un jour où l’autre, les gens se rappellent de toi ».

    La réussite c’est aussi beaucoup de temps

    Marie-Pierre le dit, elle a donné beaucoup de son temps afin de faire le mieux possible pour l’entreprise. Faire le mieux possible pour l’entreprise c’est aussi faire des choses difficiles comme participer à une restructuration salariale de l’entreprise. Elle y a organisé et géré la communication de crise. Ce qui me surprendra c’est qu’elle me dise « je l’ai fait » sur un air que je ne lui connaissais pas. Cela m’a fait l’impression que le devoir bien fait peut ne pas se passer de clivages.

    Après avoir lu et écouté Marie-Pierre, je me dis qu’il y a des choses qui s’expliquent et des choses qui ne s’expliquent pas. L’ambition est un état d’esprit, une fréquence à laquelle nous sommes connectées et qui contribue à modeler nos parcours.

  • Femmes et conflit de valeurs au travail : comment exprimer son mécontentement pour agir sur son quotidien professionnel ?

    J’ai retrouvé une vieille revue de développement personnel qui faisait écho à des discussions que j’ai eu dans mon entourage. Doit-on exprimer son mécontentement au travail ? Cette revenue n’y va pas par quatre chemins. « On doit se changer soi avant de vouloir changer le monde ». J’ai parfois lu que le développement personnel ébêtait ses lecteur.rices, car il nous poussait à éteindre notre colère, nos désaccords. A la lecture de ces lignes, on peut facilement tomber d’accord. Sans être aussi extrêmes que cette revue on peut se demander si faire la paix avec soi-même c’est éviter le conflit et l’opposition ?

    Et que fait-on à sa mesure devant les injustices criantes de la pénibilité du travail ? Quand on sait que 37% des actifs occupés disent qu’iels ne pourront pas tenir leur poste jusqu’à la retraite, quelle que soit la catégorie socioprofessionnelle, comment fait-on pour négocier le quotidien ?

    Les femmes plus souvent soumises au conflit de valeurs au travail

    Elle est passée relativement inaperçue, mais la DARES[1] a publié une étude en janvier 2023 intitulée « Conditions de travail et mixité : quelles différences entre professions, et entre femmes et hommes ? » On y apprend sans surprises que les femmes exercent plus souvent des métiers de service, qui les exposent à des contraintes d’organisation du temps de travail, à des exigences émotionnelles et/ou une faible possibilité de décision. Mais dans les métiers mixtes, et dans les métiers à forte présence féminine ou masculine, les femmes sont les plus exposées à tout type de risque. Elles sont aussi plus confrontées que les hommes aux conflits de valeurs et à un manque d’autonomie et, à durée de travail identique. Cette étude montre qu’elles sont aussi soumises à un travail intense et à un manque de soutien et de reconnaissance. Ces salariées sont exposées à de multiples risques physiques et psychiques.

    Les femmes ont très peu de marge de manœuvre pour gérer le quotidien professionnel donc personnel

    En tant que professionnelle de l’accompagnement, ce que je retiens de ce rapport, c’est que :

    • Les femmes, souvent maîtresses de foyer, ont besoin de pouvoir gérer leurs obligations. Pourtant, elles ont des emplois moins flexibles que les hommes et moins soumis à la possibilité de décision. Or quelquefois, il suffit d’une heure de travail en décalé pour pouvoir se rendre chez le médecin.
    • L’exigence émotionnelle, c’est par exemple devoir faire face à un client en colère. C’est prendre sur soi pour pouvoir le ramener au calme et l’orienter. C’est porter la politique de l’entreprise et ses incohérences possibles devant le client.
    • Le conflit de valeur c’est se demander « qu’est-ce que je fiche là ? », « Je ne serais pas mieux à un autre poste ? »

    Face à ces injustices professionnelles, il est donc nécessaire d’exprimer son mécontentement

    Ce que je vois en tant que professionnelle de l’accompagnement c’est que les femmes gèrent souvent ces situations en entamant un travail sur soi pour pouvoir changer leur monde. J’ai pu sentir la cocotte minute monter en pression et être contactée avant qu’elle n’explose : comment je gère mes nouvelles demandes professionnelles ? Comment je gère le temps en plus que cela demande ? Comment je gère le foyer ? Ou/Et ma vie de femmes dans tout ça ? La question est n’est pas directement celle de l’expression de son mécontentement, mais celle du changement. Et si l’on prenait les choses à l’envers, comment exprimer son mécontentement à sa hiérarchie pour changer son quotidien professionnel ?

    • Pour être mieux écoutée ?
    • Pour envisager l’hypothèse d’un départ dans la douceur ?

    Bref, avant de changer d’environnement, il peut être bon d’agir sur le contexte actuel. Avant de lire ce qui suit, exprimer son mécontentement à sa hiérarchie c’est un peu du politique donc il ne s’agit pas de rentrer en opposition 🙂

    Comment exprimer son mécontentement sans opposition ?

    Je te donne la technique : le feedback bien sûr !

    • Dire les Faits
    • Décrire les effets qu’une action donnée a eu sur toi, ton organisation, ton travail
    • Expliquer l’émotion que l’on en ressentit
    • Formuler une demande claire
    • Réfléchir à un plan d’action

    Étape 0 : Amener le sujet

    Énoncer deux faits positifs, le fait négatif et un fait positif

    « Je suis heureuse des nouvelles responsabilités que tu m’as données (1). Merci pour cette marque de confiance (2). Néanmoins, je crois qu’il serait bon de parlais de la gestion des urgences (3) pour que nous puissions continuer à obtenir nos bons résultats et plus (4).

    Étape 1 : Dire clairement les faits en début d’entretien

    Pour faire un feedback, il faut que tu t’appuies sur des faits précis. Par exemple « J’ai noté que tu m’as envoyé des mails urgents à 20h00 le 1er avril, le 20 avril puis le 5 mai ». Le but est que ton interlocuteur.rice ne puisse pas les réfuter ou les balayer d’un revers de main.

    Étape 2 : Décrire l’action qui a posé un problème

    Que se passe-t-il si les choses continuent comme cela ? Ou au contraire, qu’est-ce qui se passe si les choses ne continuent plus de cette façon ? Quel est l’impact éventuellement, négatif ?  Par exemple « il est difficile pour moi de traiter cette action à l’heure indiquée, en dehors des heures de travail. Le risque est de mal gérer le dossier. »

    Étape 3 : Dis ce que tu ressens

    L’émotion vient humaniser le propos, comme pour créer un lien, un contrat moral. Par exemple : « Je me suis sentie impuissante à la réception du mail à 20h00, je me suis demandée comment j’allais gérer le dossier client ». L’émotion souligne ce que cela a comme impact sur toi. Qu’il soit positif ou moins positif.

    Étape 4 : formule ta demande clairement

    Ce qui est important, c’est de faire une demande claire de ce que tu proposes à la personne de continuer à faire ou de faire différemment. Sois clair dans ta demande. « Pour la suite, j’aimerais être informée des urgences plus à l’avance afin que je puisse m’organiser et y répondre au mieux ».

    Étape 5 : Proposer à un plan d’action

    L’important, à la fin d’un entretien de feedback, c’est que toi et taon boss soyez d’accord sur le plan d’action : « Je te propose de m’envoyer les demandes urgentes le matin afin de pouvoir prioriser les actions dans ma journée ».

    Donc faire la paix avec soi-même c’est pouvoir et savoir s’exprimer pour tâcher de changer son quotidien. Le feedback est une technique puissante. Essaye le feedback et s’ils n’entendent pas c’est qu’il est peut-être temps de songer à partir ailleurs.


    [1] Direction de l’Animation de la Recherche, des Etudes et des Statistiques (DARES). C’est « la direction du Ministère du Travail qui produit des analyses, des études et des statistiques sur les thèmes du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social ».

  • Les zones grises du consentement : repenser le pacte social

    Un terme revient beaucoup à mes yeux, et à mes oreilles. C’est celui de « culture du viol ». Alors j’ai voulu démystifier ce terme. C’est se dire que les femmes ne sont pas tranquilles et que nous sommes dans une société dans laquelle notre intégrité, physique, psychique, n’est pas garantie. Le contexte est aussi celui de la publication d’un auteur à succès qui dit en substance que, ce qui empêche qu’il y ait plus d’agression de femmes c’est la peur de la sanction pénale de la part des hommes. Ces derniers devraient de la sorte, tout le temps se réfréner. Parler du consentement ou de son absence c’est parler du viol certes, mes aussi de son pouvoir de détermination en tant que femme.


    Penser au consentement, c’est penser à son pouvoir de détermination en tant que femme. Parler du rapport de séduction, ou de son absence, c’est penser la place des femmes dans un monde, le schéma de l’érotisation du pouvoir règne encore en maître. Quelle emprise voulons-nous sur notre quotidien ?

    Les zones grises du consentement

    Depuis #Metoo, le consentement est érigé en symbole ultime de l’égalité entre hommes et femmes. Sur les slogans, la rhétorique du consentement s’est déplacée du « Non, c’est non » à « Sans oui, c’est non. » Le glissement des mots démontre que la victime n’est plus obligée de résister, la personne à l’initiative de l’éventuel rapport doit s’assurer du consentement de saon partenaire potentiel.le.

    Le consentement revêt donc un caractère éminemment moral, pris difficilement en charge par le Code pénal. En effet, en France, la qualification d’une infraction comme agression sexuelle dépend des actes de l’auteur et non directement de l’absence de consentement de la victime. Ainsi, certaines zones grises du consentement, par exemple, dire « non » jusqu’à céder ne sont pas prises en compte par le Code pénal.

    La question reste entière : un « oui » enthousiaste est-il la seule manière d’avoir des relations légales ?

    Le but n’est pas de faire une analyse détaillée du code pénal mais de montrer combien les victimes de violences ont en plus pour elles le fardeaux de devoir prouver que plus que non consenti, un rapport n’était pas désiré. L’article 222-22 du Code pénal définit comme « une agression sexuelle tout atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur. ». En matière de droit, l’analyse de l’absence de consentement s’opère donc à l’aune d’un acte commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. On distingue alors :

    • Le consentement forcé :  l’auteur de l’agression sexuelle a utilisé de la violence, de la contrainte ou de la menace afin de forcer le consentement.
    • Du consentement surpris : la victime a sans doute consenti, mais a été trompée.

    Comme dit précédemment, ce texte omet les « zones grises » du consentement…le rapport pas désiré. À rebours, l’Espagne a adopté une loi connue sous le nom « seul oui c’est oui » en référence à l’obligation d’un consentement express pour les relations sexuelles. Le point très bénéfique de cette loi est ce qu’on appelle inverser la charge de la preuve. C’est-à-dire que ce n’est plus à la victime de prouver l’agression sexuelle – comme en France – mais à l’agresseur potentiel. Mais un « oui » enthousiaste est-il la seule manière d’avoir des relations légales ?

    La question du consentement est aussi éminemment morale

    Derrière la notion de consentement, il y a la structure sociale implacable. Ainsi, selon Manon Garcia,[1] philosophe, les femmes sont socialisées pour fournir du bien-être aux hommes. Dans ce cadre, elles peuvent avoir des rapports répétés et pas vraiment consentis, ce que les hommes, eux, ne connaissent pas. C’est ce que l’on appelle le « oui de politesse ». Or, « Céder n’est pas consentir » comme le dit si bien le titre du livre de Clotilde Leguil. Le pénal ne résolvant pas tout, la question n’est-elle donc pas d’avoir aussi une approche morale du consentement ? C’est-à-dire avoir la promesse d’un érotisme entre personnes égales ? Le sens de mon interrogation est de dire que

    • Le consentement ce n’est pas que du droit, ce n’est pas simplement un contrat ;
    • La thématique du consentement invite à repenser le pacte social
    • Ainsi, cela repose l’accueil dans la sphère collective du témoignage de la personne abusée

    Le consentement nous pousse donc à nous interroger

    …qui nous fait repenser le pacte social

    Bref il s’agit de repenser l’ordre social, en prenant en compte les femmes dans leu individualité. Or, nous sommes dans une société où la « galanterie à la française », est profondément inégalitaire. Elle s’oppose au consentement libéral dans le monde anglo-saxon entre deux individus égaux. Regarde, pour sûr que tu as déjà entendu cette phrase, « l’homme propose, la femme dispose « . Et bien il met en avant les criantes inégalités en matière de séduction et de consentement. En poussant le raisonnement, peut-il y avoir consentement lorsqu’il y a asymétrie sociale ? Le consentement est-il entier ? Dans quelle mesure l’homme tire profit d’une situation inégalitaire ? En effet, le secret de polichinelle, ne dit-il pas qu’un président de soixante-dix ans a eu comme amante une jeune étudiante d’une vingtaine d’années.

    Il n’y a rien de plus sexy que les rapports de pouvoir. Il n’y a qu’à se remémorer les conversations entre ami.es autour des relations ou encore l’engouement pour « Cinquante nuances de Grey ». Cependant, le patriarcat se loge dans notre érotisme. Toute la question est celle d’échapper à l’érotisation de la domination que laisse supposer ce célèbre dicton « les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus ».

    Je te laisse y méditer et te dis à la semaine prochaine !

    Pour aller plus loin :


    [1] Dans l’émission « le consentement, nouvelle révolution sexuelle » de France Interner

  • Pourquoi le « Nous » est essentiel à une vie épanouissante dans un monde connecté ?

    Le secret c’est vraiment d’être dans la vérité, cette forme de sincérité qui vous lie à l’autre sans aucun filtre ni égo

    Caroline ARDITTI

    Nous – l’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble

    « Nous – l’art de bien s’entourer ensemble pour rayonner ensemble » est ma dernière lecture coup de cœur ! Feel good, optimiste, et généreux, l’ouvrage m’a fait prendre toute la mesure de l’importance de soigner ses relations existantes, comme à venir. Les opportunités ce sont les autres et pour cela, il faut cultiver son jardin personnel. Il faut être au clair avec soi même pour avoir des relations et une existence épanouissantes… oui ce livre milite pour une connexion humaine, mais de cela Caroline ARDITTI en parle mieux que moi…ça tombe bien je l’interroge, allez lis-là ci-dessous!

    Un guide de connexions humaines

    Un livre généreux et optimiste : « Nous » c’est aussi des outils pratiques pour prendre soin de soi comme des autres.

    On ne rayonne jamais autant que lorsque l’on se connait soi, ses valeurs, ses centres d’intérêts et ses aspirations.

    Livre-NOUS

    L’importance des relation oubliée?

    Pouvez-vous vous présenter, votre parcours et ce qui vous a menée à écrire « NOUS – L’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble » ?

    Je m’appelle Caroline, Parisienne de naissance, mais citoyenne du monde, j’ai voyagé et habité dans plusieurs pays qui m’ont encouragé à cultiver ma curiosité. Curiosité des gens, de la vie, des projets et du monde en général. J’ai toujours navigué dans l’univers de l’événementiel, l’humain est au cœur de mon terrain de jeux. Après avoir accompagné beaucoup de grandes marques dans leurs enjeux de communication et de visibilité, je me suis recentrée il y a 4 ans dans la facilitation d’expériences positives. Des parenthèses de déconnexion en entreprises (plus communément appelées « Teambuilding ») pour recréer du lien, réapprendre à se sentir vivants ensemble. Dans mes formats, je fais des « Ice-breakers », des conférences, workshop, master class en fonction des demandes. Toutes ces initiatives répondent à ma raison d’être :

    Rendre le monde plus humain et l’humain plus vivant. Un pas après l’autre. Une respiration à la fois.

    J’ai écrit ce livre pour rappeler aux gens la nécessité de prendre soin de ses relations humaines et de construire sa communauté pour vivre heureux, en bonne santé et le plus longtemps possible. Être bien entouré, c’est essentiel pour notre santé physique et mentale. Je voulais aussi raconter mon histoire, celle d’une petite fille, réservée, hypersensible et hyperémotive, pour qui les débuts n’ont pas été évidents, mais que ça n’a pas empêchée de se trouver aujourd’hui alignée avec les gens qui l’entourent.

    Qu’est-ce que le « nous » ou le « vivre ensemble » ?

    Le « NOUS » c’est notre tribu, notre communauté avec qui nous vivons, apprenons, respirons, cheminons, sourions, célébrons. C’est notre famille élargie avec laquelle nous naviguons dans cette grande aventure humaine.

    Votre livre est un ouvrage de développement personnel qui aborde le vivre ensemble. Bien-être individuel va de pair avec bienêtre collectif ? Ne dis ton pas que le groupe transcende l’individu, en quoi est-ce important ? 

    Je dirais plutôt que c’est un livre de développement collectif ! Avant le « NOUS », il y a le « JE », cette posture individuelle à cultiver, à creuser, à comprendre pour mieux construire sa tribu en conscience et se sentir passionnément vivants avec l’autre, au cœur de ce NOUS, qui nous fait avancer à vitesse grand V.

    À l’époque des réseaux sociaux sur lesquels on peut faire entendre sa voix, la rencontre physique et le collectif ont-ils toujours leur place ?

    Plus que jamais ! Le digital a vraiment secoué le NOUS. Il est donc essentiel de réapprendre à être en lien. À revenir aux essentiels de la vie, la vraie, sans écran interposé. Le sentiment d’appartenance est un besoin fondamental et il s’intensifie et prend tout son sens lorsque nous allons à la rencontre de l’autre pour de vrai, sans filtre. Rien ne remplacera l’expérience. Je le vois, toutes les semaines, quand je propulse des teams-building dans les entreprises et différents collectifs. Les émotions, les sourires, les rires, la vulnérabilité qui se dégagent valent de l’or. C’est précisément dans ces moments-là que nous nous sentons vivants, dans sa forme la plus pure.

    Vie de femmes et réseau, décloisonner les domaines de vie ?

    Comment développer son cercle quand il nous semble avoir une vie de famille épanouie, et assez remplie ? Quel intérêt ?

    Développer son cercle et aller à la rencontre de l’autre peut se faire de mille et une manières. J’ai plusieurs rituels que je cultive depuis de nombreuses années comme : prendre un café avec un inconnu par semaine. Ce sont des « inconnus » qui m’intriguent, m’inspirent, que j’aie croisé une fois à un événement ou sur LinkedIn, Instagram ou ailleurs.  Participer à des ateliers, expériences, retraites, défis sportifs, cours de yoga, céramique, dessin peuvent aussi être une belle opportunité d’ouvrir son cercle.

    Selon les études, les femmes ont un réseau de relations moins développé que les hommes. L’utilité du réseau est démontrée notamment dans la sphère professionnelle. Quels conseils donneriez-vous pour cultiver son réseau relationnel ?

    Soyez curieux des gens et de leurs projets du moment ! Écrivez aux gens qui vous inspirent. Multipliez les rencontres, c’est le sel de la vie. Installez-vous des rituels par semaine pour vous encourager dans cette démarche. Soyez à l’initiative de déjeuners réseau par exemple.

    Doit-on décloisonner vie professionnelle et vie personnelle dans ses relations ? Pourquoi ?

    Chacun fait comme il l’entend, je n’ai pas de conseil à partager. C’est très personnel et ça marche beaucoup aussi à l’intuition. Certains préféreront garder une forme de distance dans l’univers professionnel, d’autres non. Il n’y a pas de règle. Il faut suivre son cœur, c’est probablement le meilleur conseil que j’ai à vous donné en matière de relations humaines.

    Développer des relations authentiques avec à la clé de relations aux autres durables ?

    Comment développer son cercle de relations tout en gardant des relations authentiques ?

    Je l’ai dit avant, mais les clés c’est d’être soi, de suivre son intuition et de se connecter à son cœur, toujours. Le secret c’est vraiment d’être dans la vérité, cette forme de sincérité qui vous lie à l’autre sans aucun filtre ni égo. Être au clair sur ses valeurs fondamentales aident beaucoup ensuite pour développer son cercle de relations en conscience.

    Vivre ensemble commence par prendre soin de soi. En quoi il est important de connaitre et respecter ses valeurs lorsque l’on entreprend une démarche collective ?

    Mieux se connaître avant d’aller vers l’autre, c’est essentiel. Ça participe à former une clique de vie qui est alignée avec qui vous êtes et ce qui vous anime. Avoir bien en tête ses valeurs prioritaires permet de s’entourer des bonnes personnes puisque c’est le socle de toute relation qui marche.

    Y aurait-il des « trucs et astuces » ou une routine à instaurer pour soigner son cercle de relations ?

    J’aime les rituels et les petites attentions. Quotidiennement, je fais en sorte de multiplier les petites attentions : une note vocale, une surprise, un compliment, une photo envoyée par SMS, une initiative…peu importe la forme que ça prend, mais ne minimisez pas l’effet d’un SMS ou d’un appel dans le quotidien de nos vies bien remplies. L’occasion de montrer aux gens que vous les aimez, que vous pensez à eux.

    Comment éviter d’être entourée, mais de se sentir seul.e ?

    Les gens qui se sentent seuls sont probablement ceux qui n’ont pas défini leur boussole. Se connaître avant d’aller à la rencontre de l’autre, c’est essentiel. Identifier ses valeurs, ses centres d’intérêt, ses talents, ses inspirations c’est autant de choses qui participent à identifier des personnes qui partageront du vrai avec vous ensuite.

    Des « tips » pour les personnes réservées qui n’osent pas aller vers les autres ?

    Ne jamais se forcer ! Ensuite, il faut le faire par étape. Ce n’est pas la peine de complètement sortir de sa zone de confort et de se mettre la pression. Encore une fois, il faut le faire avec le cœur. J’encourage souvent les gens à participer à des ateliers, cours, workshops, voyages organisés avant de se lancer seul à l’aventure. La première fois, vous irez avec un.une ami(e) et quand vous serez plus à l’aise, vous n’aurez plus aucun problème à y aller seul.e.

    Pour aller plus loin, voici l’ouvrage : « Nous – l’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble« 

    Je tiens à remercier Caroline ARDITTI qui s’est prêtée au jeu des questions-réponses avec la spontanéité qui incarne tout son ouvrage. Lorsque je l’ai contactée pour la première fois, j’ai tout de suite senti la même générosité qui imprégnait son livre. Caroline me fait l’effet d’être de ces personnes qui n’ont pas froid aux yeux justement parce qu’elles accueillent et s’ouvrent volontiers à l’autre !

  • Comment j’ai appris à aimer mes cheveux naturels : Mon retour au naturel et ma découverte identitaire

    Voir ma fille souffrir, pleurer à cause de la douleur liée aux cheveux réveilla le trauma de la petite fille en moi. (…) Le même schéma se répétait donc et pour moi c’était hors de question.

    Tes cheveux sont trop durs !

    Tes cheveux sont trop secs !

    Tes cheveux sont trop touffus !

    Tes cheveux sont trop … Je te laisse compléter la longue liste.

    Avec ça, comment ne pas nourrir le rejet de cette magnifique nature de cheveux naturels/crépus/afros/texturés ?! Nous reviendrons à cette question par la suite.

    Quand j’étais enfant, je DÉTESTAIS mes cheveux ! Oui, je les détestais littéralement parce qu’ils me faisaient extrêmement souffrir. Le moment de la coiffure c’était un calvaire, j’en ai gardé d’horribles souvenirs sans exagérer. Mais ça, c’était avant ! Aujourd’hui j’ADORE mes cheveux. Je les adore tellement que je rêve d’un monde où tous les afros descendants ADORENT leurs magnifiques cheveux.

    À travers les lignes suivantes, je voudrais partager avec toi le cheminement qui m’a conduit à cela.

    La douleur des coiffures, un véritable trauma de l’enfance


    Nous allons commencer par remonter le temps. J’ai en tête l’image de cette petite fille assise entre les jambes de sa maman, sa tata ou la coiffeuse. Son corps est immobilisé entre les jambes de celle qui la rend « belle » à travers une jolie coiffure. L’objectif est simple, qu’elle bouge le moins possible malgré la douleur qu’elle ressent sur son crâne. Snif

    Pour moi, cette douleur représente un véritable trauma d’enfance. Un trauma qui m’a emmené à me dire depuis mes 7 ans que jamais mes enfants ne souffriraient pendant les moments de cheveux. Malheureusement, j’ai échoué à cela. ☹  Je t’en dis plus successivement.

    Pour pallier cette douleur récurrente, une solution a été trouvée : le défrisage !

    Je me souviendrais toujours de ce dimanche après-midi où ma sœur ainée a eu la bonne idée de me défriser les cheveux afin qu’ils soient plus « faciles » à coiffer. Le soleil était à son zénith ce jour-là, le vent soufflait légèrement, faisant danser les feuilles du goyavier que nous avions dans notre cour avant. Elle me présenta cette boîte contenant le Graal pour mes cheveux selon elle. Dans la boîte il y avait : un pot coloré, une notice d’utilisation qu’elle ne prit pas le temps de lire, une paire de gants transparents pour se protéger les doigts et une sorte de spatule pour appliquer le produit sur mes cheveux. Lorsqu’elle ouvrit le pot, il s’en dégageait une forte odeur de produits chimiques.

    Clairement, rien qu’à l’odeur nous aurions dû deviner que ce truc serait nocif… Contrairement à tout ce que tout le monde pouvait en dire.  

    La phase de l’application arriva et ma sœur bienaimée fit de son mieux pour se dépêcher afin d’éviter que le produit ne « brûle » mes cheveux et mon cuir chevelu. Oui à ce point-là ! En cas de durée d’application trop longue, le défrisant peut conduire à brûler la peau du crâne et faire tomber tous les cheveux du sujet qui s’en sert. Le truc est capable de se transformer en crème dépilatoire si tu n’es pas sage.

    Ça chauffait, c’était douloureux, je n’en pouvais plus, mais ma sœur m’encourageait à tenir bon sinon ça n’aurait pas été efficace vu combien mes cheveux étaient « durs ». L’heure du rinçage sonna et je m’en souviens comme si c’était hier : j’eus l’impression de perdre une partie de moi.

    À cette époque je ne savais pas comment exprimer cette sensation alors je ne dis rien. Mais aujourd’hui je suis convaincue de m’être coupée d’une partie de moi par ce geste désespéré que je qualifie aujourd’hui de rejet capillaire.

    Mais le défrisage est le signe d’un rejet capillaire

    Oui, le rejet capillaire est caractérisé par le fait de ne pas accepter sa nature de cheveux telle qu’elle est. Qu’il s’agisse de la texture, l’épaisseur, la forme et la taille de la boucle ou encore de la densité. Je ne te parle pas de longueur ici, car selon moi, c’est un facteur qui dépend uniquement de soi-même.

    Une fois cette brève sensation de perte identitaire passée, je peux t’assurer que j’étais trop contente de pouvoir me passer les doigts dans les cheveux en commençant par la racine comme des cheveux caucasiens. C’était en effet moins douloureux lorsqu’il s’agissait des tresses cependant ce qu’on ne m’avait pas dit, c’est qu’il aurait fallu vivre cette expérience tous les deux mois environ. Au bout de quatre mois j’en ai eu marre et je me fis couper les cheveux. Ma maman en fut CHOQUÉE, attends-je te raconte l’affaire dans le détail ahahahahahaha

    Pour reprendre le contrôle : « je veux les couper super court, limite la boule à zéro. »


    Je suis en classe de sixième, ma voisine vient de perdre son grand-père et selon la tradition, tous les petits enfants doivent se raser le crâne. Étant en pleine adolescence pour elle c’est hors de question, comment se départir de ce qui symbolise sa féminité ? Elle est en larme, elle ne veut pas aller au coiffeur. Elle pleure plus pour ces cheveux que pour son papi, elle ne comprend pas pourquoi elle doit subie cette injustice (selon elle hein).

    Pour l’encourager à sauter le pas, mais surtout lui éviter une fessée mémorable, je décidai d’aller avec elle en lui disant ceci : « si tu paies ma coupe, je t’accompagne et je me fais couper les cheveux en premier pour que tu réalises que ce n’est pas si grave. Ce ne sont que des cheveux au final, ils repousseront ne t’en fais pas. » Elle accepta et c’est ainsi que pour la première fois je pris une décision personnelle concernant mes cheveux : « je veux les couper super courts, limite boule à zéro. »

    Stupeur et incompréhension de l’entourage – les cheveux signes de féminité

    Ce soir-là, je crois que si ma maman n’eut pas de crise cardiaque à cause de moi, elle n’en aura jamais par ma faute lol.

    Maman était choquée de me voir la tête nue, elle en était bouche bée. Quand elle put en placer une, elle me demanda ce que j’avais fait, si quelqu’un m’avait forcé. Je lui expliquai alors que non, que j’en avais marre de tout ça et je voulais juste être tranquille. Elle ne comprit pas sur le coup.

    Heureusement pour moi, mon cher Papa qui avait tout entendu lui fit réaliser à quel point c’était une bonne chose, pour moi, mais aussi pour elle, car ainsi, on ne perdrait plus de temps à me coiffer les dimanches après-midi.  C’est ainsi que j’ai gardé mes cheveux super courts jusqu’en classe de seconde où j’ai commencé à ressentir la pression de la société sur ce fameux symbole de féminité que sont les cheveux.

    Ainsi démarra une saison de défrisage à n’en plus finir, de tresses avec extensions aussi longues et colorées que possible… Tous les deux mois, il fallait y passer pourquoi ? Je ne saurais te répondre si ce n’est faire comme tout le monde… Tous les moyens étaient bons pour cacher mes cheveux naturels. C’est dans cette saison de ma vie que la fameuse croyance : « Il faut souffrir pour être belle » s’ancrât au plus profond de mon être.

    Il faut souffrir pour être belle et remarques déplacées

    On m’a fait penser que c’était normal d’avoir mal lorsqu’on me défrisait les cheveux, ça devait chauffer pour être efficace. Sinon ça n’allait pas « cuire » et j’aurais gaspillé mon argent…

    On m’a dit qu’il fallait que les tresses soient extrêmement serrées pour que mes cheveux « poussent ».

    On m’a dit que c’était normal que je ne puisse pas poser ma tête sur mon oreiller le premier jour des tresses.

    On m’a dit que mes cheveux, dans leur nature d’origine, n’étaient pas assez bien pour que je les porte fièrement.
    Combien de fois ai-je eu droit à : quand est-ce que tu vas te coiffer ? Lorsque j’avais le malheur de laisser mes cheveux respire deux-trois jours.

    Combien de fois ai-je eu des remarques négatives sur mes cheveux lorsque je les présentais tels qu’ils étaient ? Bon aujourd’hui avec le recul j’avoue qu’ils n’étaient pas en très bonne santé étant donné que je ne savais pas du tout en prendre soin.  Mais quand même !!

    Un jour, j’en ai eu marre !

    J’en ai eu marre de noircir le carreau de la salle de bain ainsi que le lavabo de mes cheveux tellement ils se cassaient vu combien ils étaient fragiles.

    J’en ai eu marre de voir mes cheveux s’affiner chaque jour un peu plus à cause de leur fragilité due au calcaire dans l’eau du robinet et au défrisage évidemment.

    J’en ai eu marre de devoir tous les deux mois passer à la case défrisage, car il fallait bien cacher les repousses causées par mes nouveaux cheveux au niveau du crâne. Pourquoi ? Je ne sais pas.

    J’en ai eu marre de simuler de la longueur avec des extensions toujours plus longues, encore plus colorées et plus lisses que jamais. Car selon les standards à l’époque : il fallait que ce soit long pour être beau.

    J’avais en tête le souvenir de la petite fille en moi avec une belle touffe abondante. Après plus d’une année de réflexion, je décidais de repartir à zéro en faisant une boule à zéro. Dans le jardon, cet acte s’appelle un big chop. Pstttt tu n’es pas obligée de faire comme moi. Il y a d’autres solutions.

    À cette époque le mouvement « nappy » commençait à se populariser, j’en entendais parler sans me sentir concernée, car au fond je crois que je ne voulais qu’une chose : me RETROUVER.

    Retour au naturel et revendications identitaires

    Parce que oui, le retour au naturel c’est une revendication identitaire, il permet de renouer avec qui on est vraiment à l’intérieur de soi, car c’est ainsi que nous avons été créées avec cette magique typologie de cheveux versatile.

    Il y a bientôt 10 ans, je retournais au naturel sans aucune conviction. D’ailleurs, j’avais très vite fait de retourner à mes chères extensions qui me permettaient d’être toujours on fleek parce que mes cheveux à eux tous seuls n’étaient clairement pas assez. Je retombais également dans l’inconnu, parce qu’une chose est sure défrisée ou pas, si on n’apprend pas à connaitre cette nature particulière de cheveux, il n’y a pas vraiment de différence en dehors de l’absence de défrisage.

    Pour ma fille j’ai pris la pus belle décision de nos vies : apprendre à connaître nos cheveux

    L’année qui suivit, j’eus ma première fille, Vava.

    Je faisais de mon mieux avec ses cheveux, vraiment. Je faisais quelques soins par-ci par-là, glané sur YouTube. J’essayais de faire attention à comment je touchais ses cheveux afin de lui faire le moins mal possible et malgré tous mes efforts, j’ai échoué.

    Voir ma fille souffrir, pleurer à cause de la douleur liée aux cheveux réveilla le trauma de la petite fille en moi. Et le must ce fut le jour où mon chéri me dit : « vas-y, vaut mieux lui couper les cheveux comme ça elle ne souffrira plus et tu seras moins angoissée et stressée de ce moment… » Exactement ce que mon Papa disait à ma maman 20 ans plus tôt. Le même schéma se répétait donc et pour moi c’était hors de question.

    Hors de question que ma fille rejette ses cheveux comme moi à cause de la douleur.

    Hors de question que ma fille manque de confiance en elle à cause de ses cheveux naturels.

    Hors de question que ma fille n’aime pas inconditionnellement ses cheveux.

    Comment changer cela ? Je ne savais pas, mais ce jour-là, je pris LA décision.

    Je pris la décision d’apprendre. Apprendre à faire autrement en me disant : si elles (les jolies demoiselles avec de magnifiques chevelures sur YouTube) y arrivaient alors pourquoi pas moi ?

    Pour ma fille, ma muse, mon inspiration, je pris une des plus belles décisions de nos vies

    Apprendre à connaitre nos cheveux afin de pouvoir répondre au mieux à leurs besoins. Apprendre à les manipuler, de la bonne manière avec des outils adaptés. Apprendre à les coiffer avec le moins de douleur possible. Me réconcilier intentionnellement avec eux afin de révéler leur potentiel de folie. Apprendre à les aimer, inconditionnellement afin de pouvoir transmettre cet amour de soi à ma descendance.

    Le pari n’était pas gagné. Plusieurs personnes m’ont même dit que je perdais mon temps, car c’était impossible. C’était impossible qu’une Africaine puisse avoir de beaux et longs cheveux naturellement. Toutes ses filles sur les réseaux étaient « mélangées » selon eux. Elles bénéficiaient donc d’une génétique plus favorable.

    Bien décidée à apprendre, je n’en tenais pas compte. Seuls mes objectifs m’importaient à ce moment-là. C’est ainsi que j’ai persévéré malgré tous les aléas rencontrés sur le chemin, je n’ai pas lâché. Les premiers résultats ont été pour ma fille. Cela m’a encouragé en me disant : si j’ai des résultats pour la chair de ma chair alors je peux en avoir pour moi aussi.

    Les cinq étapes du combat du rejet capillaire

    Ce chemin a été un beau chemin de gain de confiance en moi à travers mes cheveux. Aujourd’hui, Le combat du rejet capillaire par lequel je suis passé pourrait être résumé selon les 5 phases suivantes :

    Le déni

    Le déni, je suis en accord avec tout ce qu’on m’a enseigné depuis mon enfance, mais au fond de moi je commence à me poser des questions ; est-ce que le défrisage, les extensions, les tissages et les perruques sont les seules solutions ?

    Le doute

    Le doute, je vois bien toutes ses femmes qui portent leurs cheveux naturels/crépus/texturés, c’est beau, je veux la même chose, mais je me dis que je n’y arriverai pas, ce n’est pas accessible pour moi cependant je veux y croire au fond de moi ;

    Le déclic

    Le déclic

    Le déclic, cet événement, cette action, cette vidéo, ce post, n’importe quoi qui m’emmène à prendre LA décision. Je définis mes objectifs et je PASSE À L’ACTION pour voir le changement s’opérer malgré cela je continue de cacher mes cheveux, cette fois je les cache parce qu’ils sont trop beaux. J’ai tellement peur du regard d’autrui sur mes cheveux que je préfère les cacher ;

    L’acceptation

    L’acceptation, je commence à assumer mes cheveux petit à petit. Je commence à les voir comme un allié et non plus comme un ennemi, un peu comme le temps finalement. Je commence à les porter au naturel beaucoup plus souvent (sans rastas/rajouts, sans greffes/tissage, sans crochet braids, sans perruques …) et à enjoy ses moments, car je me retrouve avec MOI dans mon entièreté et je suis badasse ;

    L’AMOUR ❤️

    L’amour, je kiff grave mes cheveux, je les aime de tout mon cœur et ils me le rendent bien. Il y a des hauts et des bas, mais mon amour ne fait que se renforcer avec le temps. Tu sais, presque comme avec un partenaire idéal. Plus le temps passe et plus la relation se renforce😉

    À quelle phase penses-tu te situer ? N’hésite pas à laisser un petit commentaire ci-dessous pour me faire savoir.

    Aujourd’hui, je suis fière de pouvoir montrer l’exemple à d’autres mamans comme moi.

    Avec l’aide de mes deux filles, je suis fière de pouvoir montrer l’exemple à d’autres enfants pour leur montrer que c’est POSSIBLE ! Ce n’est pas réservé à une catégorie de personnes seulement.

    Je souhaite que nous soyons des modèles afin que d’autres femmes et enfants afros descendants puissent se reconnaitre et ainsi décider de faire le chemin de l’acceptation de soi, de leurs cheveux pour gagner confiance en elles et s’aimer inconditionnellement à travers leurs cheveux.

    Une chose à retenir de cet article serait donc : prendre soin de ses cheveux et de ceux de ses enfants, ça s’apprend. Tu as le choix de décider d’apprendre ou pas, c’est ta décision. Souviens-toi que ton bien-être capillaire et celui de ton /tes enfant(s) dépendent uniquement de toi. L’héritage que tu leur transmettras est aussi entre tes mains.

    Mon objectif n’est pas de t’accabler ou te faire culpabiliser. Mon objectif est de semer la petite graine qui te poussera probablement à la réflexion.

    Parce que l’étape d’après c’est apprendre, s’améliorer et continuer d’aller toujours de l’avant en faisant de ton mieux, car c’est tout ce qui compte.

    Je pourrais de parler de cheveux toute la journée, cependant je vais m’arrêter là pour aujourd’hui. Si tu veux découvrir mon univers, n’hésites pas à venir me rejoindre sur Insta @lily.vava.diva

    Merci de m’avoir lu !

    Prends soin de toi.

    Laétitia

  • Femmes et ambitions : Les questions à se poser pour atteindre ses objectifs tout en trouvant un équilibre de vie satisfaisant

    Le but de cet article ? Déculpabiliser par rapport à ses envies, ou intentions personnelles. Je le ressens profondément, la vie d’une femme est soumise à beaucoup de dualités : souvent choisir entre vie professionnelle et vie personnelle, entretenir la stabilité du foyer ou se lancer dans une reconversion professionnelle épanouissante. Existe aussi l’inquiétude de ne pas rentrer dans la voie socialement établie. Or, l’ambition dans tout cela, c’est quand on est mue par une cause – quelque qu’elle soit- qui nous touche puissamment et que l’on sait que l’on devra faire des choix nous poussant parfois à sortir des sentiers. Pour résumer, l’ambition peut pousser à faire des choix pas toujours évidents, et c’est en ça qu’elle nous révèle.

    L’ambition c’est de vouloir ardemment réussir dans la voie choisie. Ainsi, il s’agit d’atteindre un objectif auquel on tient beaucoup. Cependant je note que la notion de réussite est propre à chacune :

    • Obtenir une promotion
    • Créer son activité
    • Développer son entreprise
    • Reprendre confiance en ses atouts professionnels
    • Etc.

    L’ambition d’un mode de vie plus sain pour nous

    Et en y regardant de plus près, souvent, le but est de passer du temps de qualité avec les siens, de pouvoir subvenir à leurs besoins, de trouver un équilibre vie professionnelle-vie personnelle, etc. La réussite c’est souvent de trouver un épanouissement. Sphère professionnelle et sphère personnelle sont étroitement imbriquées. En fait, l’ambition c’est de pouvoir formuler ses désirs personnels en oubliant la peur et les injonctions de l’entourage. Être ambitieuse c’est vouloir révéler ses forces. Quels sont les éléments d’une ambition saine ?

    La notion d’ambition est extrêmement personnelle

    Souvent être ambitieuse c’est oublier d’être raisonnable. La raison c’est la voix des autres qui nous dit d’être prudentes, mais ce sont aussi nos petites pensées qui nous disent que l’on ne va pas réussir. Réussir dans ses ambitions nécessite de sortir des schémas préétablis de la réussite et de s’écouter. Cela revient à ne pas confondre prestige et réussite. Si l’envie de prestige peut être une ambition réussie, toutes les réussites ne renvoient pas à la quête de prestige. Le prestige est ce néon extrêmement puissant qui traduit notre quête de reconnaissance sociale. Bref, la notion d’ambition est propre à chacune, à nos aspirations et à notre parcours de vie.

    Le contexte personnel peut faire taire l’ambition professionnelle, notamment pour une femme

    Pour cela il faut avoir le contexte adéquat. L’ambition peut être brisée par le contexte personnel tel que la violence psychologique, domestique ou au travail par exemple. L’ambition c’est comme une plante que l’on arrose et elle naît donc dans un contexte propice. Il faut un terrain fertile. Cela ne veut pas dire que le « manque d’ambition » est voué à durer toute une vie, seulement qu’il y a des moments dans la vie où l’on a d’autres priorités. Ceci parce que l’on est happé par les contraintes ou les évènements du quotidien. Par exemple il est rare qu’une maman qui vient d’accoucher pense à sa prochaine promotion professionnelle, à ce moment-là son ambition personnelle, celle qui prend le dessus, sera le bien-être de son nouveau-né. Le désir d’ambition traduit un désir de franchir un nouveau palier dans la vie professionnelle notamment.

    L’ambition des femmes est encore tabou, on échange peu dessus

    Une étude menée par Professionnal Women’s Network en 2018 établit que les femmes déclarent avoir l’ambition, et ceci, autant que les hommes : 88% des femmes (91% des hommes). Cependant, les femmes légitiment davantage l’ambition pour les hommes que pour elles-mêmes. En effet 64% des femmes pensent que c’est un moteur très important pour la carrière des hommes, alors qu’elles sont seulement 38% à déclarer l’ambition moteur très important pour la carrière des femmes. C’est presque deux fois moins ! C’est à se demander si l’ambition des femmes n’est pas un tabou social, et/ou personnel.

    Il faut oser en parler !

    Cependant, elles déclarent ainsi unanimement à 73% que les femmes ne sont pas assez ambitieuses, mais peuvent établir ce qui leur manque pour développer leur ambition :

    • Confiance en soi (56%)
    • Assertivité (oser 50%, savoir m’imposer 35%),
    • Réseau (42%) et
    • Mentor (34%)

    Pour résumer l’ambition, c’est la confiance en soi et elle nécessite d’aller vers l’autre, de se construire les relations qui nous ressemblent.

    En somme, l’ambition professionnelle est un moteur puissant qui pousse les femmes à atteindre leurs objectifs et à trouver leur épanouissement. Mais la réussite est subjective, et propre à chacune. Il est donc essentiel de se fixer des objectifs qui correspondent à nos aspirations profondes, et de ne pas se laisser influencer par les attentes de notre entourage ou de la société. En travaillant sur nos peurs et en formulant nos désirs personnels, nous pouvons trouver l’équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, et atteindre la réussite qui nous correspond vraiment. La clé de l’ambition, c’est donc de rester fidèle à soi-même. La dernière clé de l’ambition c’est de savoir la cueillir, au moment où elle se présente.

    Pistes de réflexion

    Je te propose dans ce billet d’explorer les pistes de réflexion quant à ton ambition, le temps du bilan est en effet nécessaire pour se poser les bonnes questions.

    • Y a-t-il des possibilités de progresser dans mon environnement actuel ? Ces possibilités de progression m’animent-elles ?
    • Mon projet est-il raisonnablement compatible avec mon organisation personnelle et celle de ma famille ?
    • Suis-je prête à revoir l’équilibre de mon organisation personnelle pour donner vie à mon projet ?
    • Que me manque-t-il et où trouver les ressources pour réaliser mon projet ?
    • De combien de temps je dispose pour réaliser cet objectif ?
    • Quels sont mes objectifs à long terme ?

    Ces questions permettent d’opérer le changement dans la douceur

    Ces questions abordent :

    • La technique des petits pas : un petit changement peu avoir de grands effets. En effet, il peut parfois être dangereux de tout bouleverser, sans avoir pensé aux conséquences pour soi, comme pour les siens. Un changement peut se faire dans la douceur.
    • On peut aborder la question du changement de plus grande ampleur mais avant cela, il faut travailler sur ses valeurs…Qu’est-ce qui me donne le cap ?
    • Le changement ne se fait pas sans un inventaire de ses ressources et celle qui nous sont nécessaires. Ces éléments seront utiles à un « plan d’action ».
    • Enfin, la temporalité est nécessaire lorsque l’on se fixe un objectif : en combien de temps puis-je réaliser mon ambition ? Combien d’heure je m’accorde par semaine à la réalisation de cet objectif ?

    Il est important de définir des étapes claires pour atteindre ton objectif et réaliser ton ambition. Cela te permettra de voir ta progression et de rester motivée tout au long du processus.

    En résumé, pour atteindre ses objectifs, il est important de bien se connaître, de prendre en compte ses contraintes afin de respecter son rythme. Il est donc important de faire un bilan de ses forces et faiblesses, de ses ressources et contraintes pour pouvoir élaborer un plan d’action réaliste et adapté à sa situation. Ensuite, tout l’enjeu est de se fixer des objectifs clairs et réalisables à court, moyen et long terme. Il est important de définir des étapes intermédiaires pour ne pas se décourager et pouvoir mesurer ses progrès. Il est également important de se fixer des délais pour éviter de procrastiner et se donner une motivation supplémentaire.

  • Briser le tabou de la rivalité féminine : pourquoi la sororité est une notion importante

    « Le patriarcat créé une insécurité permanente chez les femmes, qui se sentent alors menacées par celles qui semblent avoir plus confiance en elles »

    Racha BELMEHDI pour CAUSETTE

    J’ai posé cette question que les réseaux sociaux : « la rivalité féminine mythe ou réalité », les réponses ont été unanimes, pour les personnes interrogées c’était une réalité. La question est ignorée des sciences sociales et des recherches féministes, pourtant, elle est loin de dépasser les petits « cancans » de village/quartier, car elle nous interroge sur le monde que nous voulons demain. Comment commencer pour plus d’égalité entre les genres, à notre échelle?


    « Miroir, oh miroir, dis-moi qui est la plus belle ». À moins que tu aies grandi.e dans une grotte, cette phrase te dit sûrement quelque chose. Mais « plus belle » pour le regard de qui ? Aussi la réponse à la question fait apparaître une belle jeune femme encore fraîche et naïve…plus belle de quoi, par rapport à quel étalon ? Pourtant la jalousie explose devant le fait de ne pas être l’élue au regard du prince…Nous avons grandies avec ces images.

    Il y a un tabou autour de la rivalité féminine. Pourtant, combien de fois as-tu entendu « je ne m’entends pas avec les autres femmes » ? Sous-entendu, je me désolidarise. La femme représentée comme douce et patiente, comme perfide est curieuse, n’a cependant pas été socialisée comme un homme. Les référents culturels des femmes les inscrivent dans un cadre qu’elles tentent de dépasser aujourd’hui. Cependant, dans un monde professionnel où les places sont rares par exemple, la compétition fait rage. Quels sont les ancrages culturels de cette rivalité ? En quoi plus de sororité sera salvateur pour l’avenir commun des femmes ?

    Une invisibilisation des femmes dès l’antiquité au moins

    Dire que l’on ouvre la boîte de Pandore, c’est dire que les problèmes vont s’accumuler. Selon la mythologie grecque, Pandore est la première femme mortelle de l’humanité. C’est Zeus qui l’a envoyée sur Terre pour se venger des hommes. Absolument parfaite, elle était aussi extrêmement belle, et possédait une formidable voix. Cependant, elle était aussi jalouse, perfide et curieuse…un jour elle ouvrit la boîte de Pandore que Zeus lui avait interdit d’ouvrir, et elle rependit la guerre, la souffrance, la violence et la mort sur Terre.

    La culture populaire diffuse l’image d’une femme pècheresse, ça marque des esprits…et des destins

    On pourrait aussi dire qu’il y a Eve et le péché originel, bref, depuis au moins l’antiquité l’image des femmes est construite autour des péchés de la curiosité, de la jalousie et de la perfidie. La culture populaire en est imprégnée. Ça marque, ça construit. Ainsi, dans un monde où les places professionnelles sont déjà rares pour les femmes, celles-ci attendent d’avoir 80 % des compétences requises avant de se porter candidates à un poste, là où les hommes se contentent de 50 % des compétences demandées. Le plafond de verre[1] est ainsi autant une réalité sociologique que psychologique. Ce dernier joue sur le manque de confiance.

    La rivalité c’est le manque de confiance des invisibles

    Or, quand on parle de rivalité, c’est bien cela qu’il s’agit, du manque de confiance, celui qui nous fait projeter nos propres failles sur les autres. Quand on parle de rivalité, il s’agit de tourner son intelligence émotionnelle en défaveur des autres (harcèlements, commérages, etc.). Ainsi, une étude commandée par Twitter en 2016 montre que la moitié des insultes sexistes viennent de la bouche des femmes. Bref, quand on est en situation de rivalité c’est que l’on ne connait pas sa valeur. C’est l’inverse d’une situation de saine compétition dans laquelle on connaît sa valeur, comme on reconnait celle de l’autre. C’est aussi souvent l’inverse du mode de socialisation des hommes qui ont grandi avec les figures de valeureux guerriers. Il n’y a pas de récits de grandes amitiés entre les femmes, ou très peu.

    La solidarité entre femmes contre un modèle patriarcal dominant

    Pourtant, dans un monde dominé par les figures masculines, le concept de sororité qui vient du mot « sœurs » mérite d’être étendu. La sororité ne consiste pas en une attitude béate d’admiration réciproque. Elle consiste à être solidaire des autres femmes, leur tendre la main afin qu’elles montent sur l’échelle. L’objectif est plus philosophique qu’individuel, faire un pied de nez à une société encore patriarcale. La sororité c’est poser sa pierre pour faire grandir sa consœur, ou concourir dans une situation de saine compétition. C’est reconnaître la valeur de l’autre.

    La sororité pour aller contre l’image d’un « éternel féminin »

    Ainsi, la sororité nécessite d’aller à l’encontre des millénaires d’éducation. En effet, le problème est que les femmes ont bien été invisibilisées de l’histoire ou placées au rang de subalternes. Ancrées dans un éternel féminin fait de douceur, de bienveillance, de fragilité et de maternité, la question sous-jacente qui se pose est celle de l’affirmation de soi, de la reconnaissance de soi et de sa valeur. Cependant, la sororité n’est pas un concept facile à appliquer dans la vie quotidienne, cela nécessite de surmonter les stéréotypes de genre profondément enracinés qui les ont divisées pendant si longtemps. Il y a encore des préjugés et des tabous qui entourent la rivalité féminine, mais la sororité peut être un moyen de les surmonter.

    La prise de conscience d’une rivalité féminine, souvent entourée de déni et d’un tabou, est importante pour la construction d’un avenir commun pour les femmes. En travaillant ensemble, les femmes peuvent lutter contre le sexisme et le patriarcat, qui continuent de maintenir les femmes dans des rôles subordonnés et de les priver de l’effectivité de leurs droits. En créant des réseaux de soutien, les femmes peuvent se sentir plus fortes et plus capables de relever les défis auxquels elles sont confrontées.

    Pour aller plus loin :

    • Elisabeth CADOCHE et Anne de MONTARLOT – « le syndrome de l’imposture »
    • Racha BELMEHDI – « Rivalité, nom féminin »

    [1] Concept qui explique le faible nombre de femmes aux postes de direction