• La trahison : comment se remettre de la rupture de confiance, et comment éviter de se trahir soi-même

    Il est souvent difficile de se remettre de la trahison de la parole donnée, ou de la violation d’un pacte tacite ou express, c’est-à-dire la rupture d’un lien de confiance. Il y a ainsi de grands bouleversements ou des ruptures plus ou moins fracassantes qui façonnent notre existence. Si ces ruptures sentimentales ou amicales façonnent nos chemins de vie et viennent modifier les piliers de notre existence, il faut admettre que la notion de trahison est souvent liée à la notion de confiance, en oubliant que l’on peut trahir soit même.

    En effet, si l’on peut se sentir trahie par un proche ou par quelqu’un que l’on porte en estime, nos actes peuvent décevoir. Que l’on agisse avec un sentiment de justice ou la conscience de décevoir l’autre, que l’on comprenne la réaction de son interlocuteur, ou non, on peut trahir soi-même. Ainsi, je repense à cette personne, que je nomme Julie et qui voulait s’éloigner d’une amie qu’elle pensait toxique. Elle l’a quittée sans ménagement après une violente dispute. Elle pensait agir au plus juste de ses intérêts, et a généré un sentiment de trahison chez son amie. En effet, comment avait-elle pu rompre le lien qui les unissait aussi abruptement ?

    La rupture de cette relation relevait pour elle des tensions générées entre la préservation/la recherche de son bienêtre, et la loyauté qui l’unissait à cette personne. Alors que son amie lui rétorque « comment peux-tu me faire ça après tout ce que j’ai fait pour toi », Julie me dit se sentir en phase avec son ressenti.  En effet, Julie ne se sentait plus en phase dans cette relation, et la laisser s’enliser n’était à ses yeux pas preuve d’amitié et de loyauté envers son amie.

    Ce que tu peux noter est que l’acte d’émancipation de Julie, qui portait les marques de la trahison pour son amie contenait en lui les germes de la condamnation morale. En effet « comment avait-elle bien pu lui faire ça » ? Cependant, trahir c’est souvent peser le pour et le contre, et trouver ses intérêts supérieur au maintien d’une relation saine, ou alors c’est se tromper en pensant que l’autre pourra comprendre et pardonner.

    • Ainsi, avant de culpabiliser d’un acte incompris, le mieux est de se demander s’il a servis nos intérêts sans trop grand préjudice à la relation ou à la communauté ou à la personne avec laquelle je suis en relation de confiance.
    • C’est aussi de se demander s’il a été utile à notre développement personnel (par exemple, cas de relation toxiques, de démission après un burn out, etc.)

    Ainsi, il ne s’agit pas dans ce billet de porter un jugement sur l’acte de trahison mais de se demander s’il est juste pour moi, sans porter de torts excessifs à l’autre ou à la communauté.

    Trahir, peut nous conforter dans nos décision comme peut mener à regretter notre décision mais quel que soit le contexte, ou « l’élégance » dans la rupture c’est indubitablement faire un choix…celui de s’affirmer face à l’autre lorsque ‘une situation ne nous convient plus.

  • La force des émotions : Briser les normes et reconnaître l’importance de notre vécu émotionnel

    « Sois raisonnable ! », « Ne pleure pas, reste digne » etc. voilà ce que nous pouvons nous dire à nous même lorsque nous recevons une décharge émotionnelle importante. Dû à notre éducation, pour beaucoup, on a le vieux rêve de ne rien éprouver, surtout les émotions négatives. Il faut être serein.e. Or, accompagner une personne en coaching, c’est la prendre dans son individualité avec sa carte du monde, c’est-dire la façon dont elle s’appréhende, sa façon de penser ses relations, son rapport aux autres, etc.

    Sans rentrer dans l’éternel débat de avoir si le femmes sont plus émotionnelles que les hommes, je me demande simplement si: reniées et refoulées, en quoi nos émotions sont-elles utiles ?

    Il y a la pression que l’on se met

    On voudrait se sentir « serein.e», c’est-à-dire pouvoir réguler nos émotions pour que celles-ci ne nous affectent pas, malgré les difficultés que nous pouvons rencontrer sur notre chemin. Le bonheur souvent venté pourrait être comparé à l’impassibilité, on ne ressent aucunes émotions négatives car elles sont mauvaises.

    Aussi, montrer ses émotions, c’est dévoiler ses faiblesses, là où le bât blesse…parce que souvent l’émotion est douloureuse et qu’elle révèle notre intimité. Elle peut nous chambouler psychiquement comme physiquement :

    • Physiquement : mal de tête, stress, sensation d’oppression, sidération, maux intestinaux
    • Mentalement : Parce que nous rêvons d’une vie fluide et sans tracas

    Cependant, vivre, apprendre, c’est faire des expériences, et les émotions nous permettent de les percevoir en trois dimensions, d’appréhender notre monde sous tous ses aspects. Par exemple, je me sens triste parce que quelque chose me manque ou me blesse, donc qu’une situation est à changer ou à accepter. Je saurai qu’il faut surpasser la situation que si je reçois ce signal dérangeant.

    Puis la pression sociale

    L’époque qui est à l’individualisme, à la réussite et au culte de l’image triomphants, veut que nous restions maîtres de nous-même. Cette situation engendre à mon sens des risques psychosociaux comme la dépression car nous nous retrouvons seuls, sourds et muets face à l’impression de ne pas réussir comme il faut ou comme il le faudrait. Or, si se faire accompagner c’est s’orienter vers une recherche de solutions, les émotions nous renseignent quant à l’état d’esprit de la personne et sa façon d’interagir avec son monde…on ne peut pas faire sans elles.

    Pourtant nos émotions nous interrogent

    Les émotions dérangent. On s’interroge souvent dans son for intérieur sur nos émotions de peur, de colère, de tristesse et de joie : ma peur est-elle fondée, ma colère justifiée ou ma tristesse légitime ? Souvent comprimées, elles sont pourtant le canal de nos états d’âme et nous signifient comment réagir face à la menace ou au danger par exemple. A titre d’illustration, la tristesse ne nous dit-elle pas que nous avons besoin d’un temps d’arrêt pour penser/repenser une situation ?

    Si elles relèvent de la sphère personnelle, la plus part du temps on fait tout pour refouler les émotions, elles nous dérangent car elles interrogent notre intime. Pourtant, les exprimer permet de définir le périmètre de nos satisfactions comme de nos peurs, de nos frustrations, de nos colères etc. Accueillir nos émotions est le meilleur moyen de comprendre nos défis ou nos objectifs, que ces derniers soient grands ou petits.

  • Les sacrifices personnels des femmes dans une société en évolution : Entre conditionnements et choix

    La démocratie conjugale est extrêmement récente. En France, les femmes peuvent ouvrir un compte bancaire depuis 1962 seulement. Aussi, les droits à la contraception et à l’avortement sont arrivés encore plus tard. Par conséquent, les rôles sociaux sont encore très divisés entre les hommes et les femmes. Tout cela implique encore des sacrifices personnels, dans leurs choix de vie, pour les femmes.

    Lors de l’émission radiophonique Radioscopie de 1973, Gisèle Halimi, la célèbre avocate qui défendait les droits des femmes lance, en parlant d’avortement, lance « la liberté c’est le choix ». Elle dit avec cette simple phrase que l’avortement est l’acte de liberté par excellence. La preuve en est que lorsque la femme est frustrée de ce pouvoir sur soi-même, elle est capable d’aller jusqu’à l’avortement clandestin susceptible de lui couter la vie. L’interruption volontaire de grossesse est dépénalisée en 1975 par la loi Veil. Cela après la loi Neuwirth de 1967 qui légalise le droit à la contraception. Ces deux dates marquent une révolution dans la détermination des choix personnels des femmes.

    Mais cela veut-il dire que les femmes, aujourd’hui, sont exemptées de sacrifices personnels au cours de leur existence ? Comment cela se traduit-il ?

    L’ambition professionnelle des femmes, un choix sacrificiel ?

    Dans les mythes, le sacrifice, c’est la séparation du vivant et de l’au-delà, c’est une dette que l’on doit payer. On peut remonter le destin sacrificiel des femmes, au moins à l’antiquité, avec le sacrifice d’Iphigénie. C’était la fille du roi Agamemnon, sacrifiée à la déesse, Artémis, pour gagner la guerre de Troie. Amenée jusqu’à l’autel sacrificiel, la jeune femme sera sacrifiée. Ce passage discret de l’Illiade laisse cependant son empreinte au cours de l’histoire et dans l’ensemble des mythes. En effet, selon la psychanalyste Anne Dufourmantelle, « la jeune fille éternelle doit d’une certaine façon mourir lorsqu’elle devient mère ». Les responsabilités et la sagesse de l’effacement doivent transcender jeunesse et naïveté. Si les femmes ne sont pas forcément mères, les enfants augmentent le devoir domestique. Ce devoir domestique influe sur la la notion de choix d’itinéraire de vie.

    L’enjeu serait d’aménager son temps pour ne plus avoir de freins à son ambition

    Nathalie Loiseau, est autrice du livre « choisissez tout ». Elle se demande pourquoi les femmes devraient-être dans un principe de précaution pour ne surtout pas déranger ? Elle établit ainsi que les femmes doutent quant à leur légitimité « d’en vouloir ». Ces doutent glissent vers de la culpabilité de ne pas pouvoir se trouver au four et au moulin. Aussi, on n’a pas appris aux femmes à oser un certain nombre de choses (ex. faire valoir ses compétences, demander une augmentation, etc.). Et on a pas appris aux hommes à aller vers certains univers (comme la sphère domestique). Ainsi, le débat n’est pas celui des compétences, qui sont les mêmes entre hommes et femmes, mais celui de la gestion du temps. Selon Institut national d’études démographiques (INED), le temps journalier consacré au travail domestique est de 2h00 pour un homme et de 3h26 pour une femme. Le temps plus restreint des femmes implique de faire des choix.

    Le conditionnement c’est ce qui nous fait accepter les inégalités dans la sphère privée

    Ainsi, la question du sacrifice n’est pas à relier à l’autocensure des femmes. En effet cela sous-entend que c’est notre faute, elle est plutôt à relier à notre conditionnement. En effet, une multitude de lois ont été promulguées quant à l’égalité professionnelle, alors que ce qui manque c’est le culturel. Ce qu’il manque c’est la prise en compte par le conjoint, l’employeur, le politique de ce conditionnement et de ces inégalités entre sphère domestique et sphère professionnelle. Par conséquent, certains choix peuvent être radicaux comme le refus du couple, ou le refus de maternité. Dans notre société, ces choix sont encore sulfureux.

    …Peut-on vraiment être la super héroïne que l’on voit sur les réseaux sociaux ?

    Face à cela, on assiste sur les réseaux sociaux, ou dans les livres à une certaine idolâtrie d’une forme de maternité, exigeante, difficile, nécessitant d’y passer beaucoup de temps. Par exemple, promotion de l’allaitement prolongé, du cododo, de ne jamais laisser l’enfant pleurer…tout cela veut dire peu dormir. Face au risque du modèle de la superhéroïne, mère accomplie et professionnelle insérée, se pose la figure de la femme célibataire et/ou sans enfants. Cette dernière, qualifiée de « vieille fille » ou « femme à chat » est encore marginalisée. Il y a là encore un conditionnement social, celui du modèle du dévouement et de la discrétion.

    La « liberté c’est le choix » effectif de pouvoir composer avec la réalité

    Le mythe de la superhéroïne joue sur le fait que les femmes sont tiraillées entre leur accomplissement personnel et leurs devoirs de femme, d’épouse, de mère, de salariée. Elles seraient censées tout concilier. Or, des choix sont souvent à faire. Surtout lorsque l’on sait qu’une infime partie des ménages, les plus aisés, disposent d’une aide conséquente pour la garde des enfants par exemple. Si un bon état d’esprit aide à concilier les responsabilités, le meilleur mindset n’aide pas à consoler bébé qui pleure. Surtout pendant que l’on prépare la réunion du lendemain, tard le soir, et que papa finalise déjà les budgets clients à rendre avant la deadline annuelle. Le choix des responsabilités revient donc souvent aux femmes.

    Tout commence par l’éducation, les femmes sont souvent habituées à douter de leur légitimité à vouloir et à oser certaines choses. En effet, on a souvent du mal à faire valoir nos compétences et à gérer notre temps entre la sphère domestique et la sphère professionnelle. Ce conditionnement social est également à l’origine de l’idolâtrie sociale de certaines formes de maternité exigeantes. Ces shémas imposent des sacrifices personnels importants. Face à cela, la figure de la femme célibataire et/ou sans enfants est encore marginalisée. Pour faire avancer l’égalité, il est nécessaire de prendre en compte ce conditionnement et ces inégalités. Il est important de comprendre les choix radicaux que peuvent être amenées à faire certaines femmes. Par exemple, le refus du couple ou de la maternité.

    Tu as des choix difficiles à faire en tant que femme ? Si tu en as, le cœur n’hésite pas à partager ton expérience en commentaire, tu peux choisir le pseudo que tu veux 🙂

  • Les zones grises du consentement : repenser le pacte social

    Un terme revient beaucoup à mes yeux, et à mes oreilles. C’est celui de « culture du viol ». Alors j’ai voulu démystifier ce terme. C’est se dire que les femmes ne sont pas tranquilles et que nous sommes dans une société dans laquelle notre intégrité, physique, psychique, n’est pas garantie. Le contexte est aussi celui de la publication d’un auteur à succès qui dit en substance que, ce qui empêche qu’il y ait plus d’agression de femmes c’est la peur de la sanction pénale de la part des hommes. Ces derniers devraient de la sorte, tout le temps se réfréner. Parler du consentement ou de son absence c’est parler du viol certes, mes aussi de son pouvoir de détermination en tant que femme.


    Penser au consentement, c’est penser à son pouvoir de détermination en tant que femme. Parler du rapport de séduction, ou de son absence, c’est penser la place des femmes dans un monde, le schéma de l’érotisation du pouvoir règne encore en maître. Quelle emprise voulons-nous sur notre quotidien ?

    Les zones grises du consentement

    Depuis #Metoo, le consentement est érigé en symbole ultime de l’égalité entre hommes et femmes. Sur les slogans, la rhétorique du consentement s’est déplacée du « Non, c’est non » à « Sans oui, c’est non. » Le glissement des mots démontre que la victime n’est plus obligée de résister, la personne à l’initiative de l’éventuel rapport doit s’assurer du consentement de saon partenaire potentiel.le.

    Le consentement revêt donc un caractère éminemment moral, pris difficilement en charge par le Code pénal. En effet, en France, la qualification d’une infraction comme agression sexuelle dépend des actes de l’auteur et non directement de l’absence de consentement de la victime. Ainsi, certaines zones grises du consentement, par exemple, dire « non » jusqu’à céder ne sont pas prises en compte par le Code pénal.

    La question reste entière : un « oui » enthousiaste est-il la seule manière d’avoir des relations légales ?

    Le but n’est pas de faire une analyse détaillée du code pénal mais de montrer combien les victimes de violences ont en plus pour elles le fardeaux de devoir prouver que plus que non consenti, un rapport n’était pas désiré. L’article 222-22 du Code pénal définit comme « une agression sexuelle tout atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise ou dans les cas prévus par la loi, commise sur un mineur par un majeur. ». En matière de droit, l’analyse de l’absence de consentement s’opère donc à l’aune d’un acte commis avec violence, contrainte, menace ou surprise. On distingue alors :

    • Le consentement forcé :  l’auteur de l’agression sexuelle a utilisé de la violence, de la contrainte ou de la menace afin de forcer le consentement.
    • Du consentement surpris : la victime a sans doute consenti, mais a été trompée.

    Comme dit précédemment, ce texte omet les « zones grises » du consentement…le rapport pas désiré. À rebours, l’Espagne a adopté une loi connue sous le nom « seul oui c’est oui » en référence à l’obligation d’un consentement express pour les relations sexuelles. Le point très bénéfique de cette loi est ce qu’on appelle inverser la charge de la preuve. C’est-à-dire que ce n’est plus à la victime de prouver l’agression sexuelle – comme en France – mais à l’agresseur potentiel. Mais un « oui » enthousiaste est-il la seule manière d’avoir des relations légales ?

    La question du consentement est aussi éminemment morale

    Derrière la notion de consentement, il y a la structure sociale implacable. Ainsi, selon Manon Garcia,[1] philosophe, les femmes sont socialisées pour fournir du bien-être aux hommes. Dans ce cadre, elles peuvent avoir des rapports répétés et pas vraiment consentis, ce que les hommes, eux, ne connaissent pas. C’est ce que l’on appelle le « oui de politesse ». Or, « Céder n’est pas consentir » comme le dit si bien le titre du livre de Clotilde Leguil. Le pénal ne résolvant pas tout, la question n’est-elle donc pas d’avoir aussi une approche morale du consentement ? C’est-à-dire avoir la promesse d’un érotisme entre personnes égales ? Le sens de mon interrogation est de dire que

    • Le consentement ce n’est pas que du droit, ce n’est pas simplement un contrat ;
    • La thématique du consentement invite à repenser le pacte social
    • Ainsi, cela repose l’accueil dans la sphère collective du témoignage de la personne abusée

    Le consentement nous pousse donc à nous interroger

    …qui nous fait repenser le pacte social

    Bref il s’agit de repenser l’ordre social, en prenant en compte les femmes dans leu individualité. Or, nous sommes dans une société où la « galanterie à la française », est profondément inégalitaire. Elle s’oppose au consentement libéral dans le monde anglo-saxon entre deux individus égaux. Regarde, pour sûr que tu as déjà entendu cette phrase, « l’homme propose, la femme dispose « . Et bien il met en avant les criantes inégalités en matière de séduction et de consentement. En poussant le raisonnement, peut-il y avoir consentement lorsqu’il y a asymétrie sociale ? Le consentement est-il entier ? Dans quelle mesure l’homme tire profit d’une situation inégalitaire ? En effet, le secret de polichinelle, ne dit-il pas qu’un président de soixante-dix ans a eu comme amante une jeune étudiante d’une vingtaine d’années.

    Il n’y a rien de plus sexy que les rapports de pouvoir. Il n’y a qu’à se remémorer les conversations entre ami.es autour des relations ou encore l’engouement pour « Cinquante nuances de Grey ». Cependant, le patriarcat se loge dans notre érotisme. Toute la question est celle d’échapper à l’érotisation de la domination que laisse supposer ce célèbre dicton « les hommes viennent de Mars et les femmes viennent de Vénus ».

    Je te laisse y méditer et te dis à la semaine prochaine !

    Pour aller plus loin :


    [1] Dans l’émission « le consentement, nouvelle révolution sexuelle » de France Interner

  • Pourquoi le « Nous » est essentiel à une vie épanouissante dans un monde connecté ?

    Le secret c’est vraiment d’être dans la vérité, cette forme de sincérité qui vous lie à l’autre sans aucun filtre ni égo

    Caroline ARDITTI

    Nous – l’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble

    « Nous – l’art de bien s’entourer ensemble pour rayonner ensemble » est ma dernière lecture coup de cœur ! Feel good, optimiste, et généreux, l’ouvrage m’a fait prendre toute la mesure de l’importance de soigner ses relations existantes, comme à venir. Les opportunités ce sont les autres et pour cela, il faut cultiver son jardin personnel. Il faut être au clair avec soi même pour avoir des relations et une existence épanouissantes… oui ce livre milite pour une connexion humaine, mais de cela Caroline ARDITTI en parle mieux que moi…ça tombe bien je l’interroge, allez lis-là ci-dessous!

    Un guide de connexions humaines

    Un livre généreux et optimiste : « Nous » c’est aussi des outils pratiques pour prendre soin de soi comme des autres.

    On ne rayonne jamais autant que lorsque l’on se connait soi, ses valeurs, ses centres d’intérêts et ses aspirations.

    Livre-NOUS

    L’importance des relation oubliée?

    Pouvez-vous vous présenter, votre parcours et ce qui vous a menée à écrire « NOUS – L’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble » ?

    Je m’appelle Caroline, Parisienne de naissance, mais citoyenne du monde, j’ai voyagé et habité dans plusieurs pays qui m’ont encouragé à cultiver ma curiosité. Curiosité des gens, de la vie, des projets et du monde en général. J’ai toujours navigué dans l’univers de l’événementiel, l’humain est au cœur de mon terrain de jeux. Après avoir accompagné beaucoup de grandes marques dans leurs enjeux de communication et de visibilité, je me suis recentrée il y a 4 ans dans la facilitation d’expériences positives. Des parenthèses de déconnexion en entreprises (plus communément appelées « Teambuilding ») pour recréer du lien, réapprendre à se sentir vivants ensemble. Dans mes formats, je fais des « Ice-breakers », des conférences, workshop, master class en fonction des demandes. Toutes ces initiatives répondent à ma raison d’être :

    Rendre le monde plus humain et l’humain plus vivant. Un pas après l’autre. Une respiration à la fois.

    J’ai écrit ce livre pour rappeler aux gens la nécessité de prendre soin de ses relations humaines et de construire sa communauté pour vivre heureux, en bonne santé et le plus longtemps possible. Être bien entouré, c’est essentiel pour notre santé physique et mentale. Je voulais aussi raconter mon histoire, celle d’une petite fille, réservée, hypersensible et hyperémotive, pour qui les débuts n’ont pas été évidents, mais que ça n’a pas empêchée de se trouver aujourd’hui alignée avec les gens qui l’entourent.

    Qu’est-ce que le « nous » ou le « vivre ensemble » ?

    Le « NOUS » c’est notre tribu, notre communauté avec qui nous vivons, apprenons, respirons, cheminons, sourions, célébrons. C’est notre famille élargie avec laquelle nous naviguons dans cette grande aventure humaine.

    Votre livre est un ouvrage de développement personnel qui aborde le vivre ensemble. Bien-être individuel va de pair avec bienêtre collectif ? Ne dis ton pas que le groupe transcende l’individu, en quoi est-ce important ? 

    Je dirais plutôt que c’est un livre de développement collectif ! Avant le « NOUS », il y a le « JE », cette posture individuelle à cultiver, à creuser, à comprendre pour mieux construire sa tribu en conscience et se sentir passionnément vivants avec l’autre, au cœur de ce NOUS, qui nous fait avancer à vitesse grand V.

    À l’époque des réseaux sociaux sur lesquels on peut faire entendre sa voix, la rencontre physique et le collectif ont-ils toujours leur place ?

    Plus que jamais ! Le digital a vraiment secoué le NOUS. Il est donc essentiel de réapprendre à être en lien. À revenir aux essentiels de la vie, la vraie, sans écran interposé. Le sentiment d’appartenance est un besoin fondamental et il s’intensifie et prend tout son sens lorsque nous allons à la rencontre de l’autre pour de vrai, sans filtre. Rien ne remplacera l’expérience. Je le vois, toutes les semaines, quand je propulse des teams-building dans les entreprises et différents collectifs. Les émotions, les sourires, les rires, la vulnérabilité qui se dégagent valent de l’or. C’est précisément dans ces moments-là que nous nous sentons vivants, dans sa forme la plus pure.

    Vie de femmes et réseau, décloisonner les domaines de vie ?

    Comment développer son cercle quand il nous semble avoir une vie de famille épanouie, et assez remplie ? Quel intérêt ?

    Développer son cercle et aller à la rencontre de l’autre peut se faire de mille et une manières. J’ai plusieurs rituels que je cultive depuis de nombreuses années comme : prendre un café avec un inconnu par semaine. Ce sont des « inconnus » qui m’intriguent, m’inspirent, que j’aie croisé une fois à un événement ou sur LinkedIn, Instagram ou ailleurs.  Participer à des ateliers, expériences, retraites, défis sportifs, cours de yoga, céramique, dessin peuvent aussi être une belle opportunité d’ouvrir son cercle.

    Selon les études, les femmes ont un réseau de relations moins développé que les hommes. L’utilité du réseau est démontrée notamment dans la sphère professionnelle. Quels conseils donneriez-vous pour cultiver son réseau relationnel ?

    Soyez curieux des gens et de leurs projets du moment ! Écrivez aux gens qui vous inspirent. Multipliez les rencontres, c’est le sel de la vie. Installez-vous des rituels par semaine pour vous encourager dans cette démarche. Soyez à l’initiative de déjeuners réseau par exemple.

    Doit-on décloisonner vie professionnelle et vie personnelle dans ses relations ? Pourquoi ?

    Chacun fait comme il l’entend, je n’ai pas de conseil à partager. C’est très personnel et ça marche beaucoup aussi à l’intuition. Certains préféreront garder une forme de distance dans l’univers professionnel, d’autres non. Il n’y a pas de règle. Il faut suivre son cœur, c’est probablement le meilleur conseil que j’ai à vous donné en matière de relations humaines.

    Développer des relations authentiques avec à la clé de relations aux autres durables ?

    Comment développer son cercle de relations tout en gardant des relations authentiques ?

    Je l’ai dit avant, mais les clés c’est d’être soi, de suivre son intuition et de se connecter à son cœur, toujours. Le secret c’est vraiment d’être dans la vérité, cette forme de sincérité qui vous lie à l’autre sans aucun filtre ni égo. Être au clair sur ses valeurs fondamentales aident beaucoup ensuite pour développer son cercle de relations en conscience.

    Vivre ensemble commence par prendre soin de soi. En quoi il est important de connaitre et respecter ses valeurs lorsque l’on entreprend une démarche collective ?

    Mieux se connaître avant d’aller vers l’autre, c’est essentiel. Ça participe à former une clique de vie qui est alignée avec qui vous êtes et ce qui vous anime. Avoir bien en tête ses valeurs prioritaires permet de s’entourer des bonnes personnes puisque c’est le socle de toute relation qui marche.

    Y aurait-il des « trucs et astuces » ou une routine à instaurer pour soigner son cercle de relations ?

    J’aime les rituels et les petites attentions. Quotidiennement, je fais en sorte de multiplier les petites attentions : une note vocale, une surprise, un compliment, une photo envoyée par SMS, une initiative…peu importe la forme que ça prend, mais ne minimisez pas l’effet d’un SMS ou d’un appel dans le quotidien de nos vies bien remplies. L’occasion de montrer aux gens que vous les aimez, que vous pensez à eux.

    Comment éviter d’être entourée, mais de se sentir seul.e ?

    Les gens qui se sentent seuls sont probablement ceux qui n’ont pas défini leur boussole. Se connaître avant d’aller à la rencontre de l’autre, c’est essentiel. Identifier ses valeurs, ses centres d’intérêt, ses talents, ses inspirations c’est autant de choses qui participent à identifier des personnes qui partageront du vrai avec vous ensuite.

    Des « tips » pour les personnes réservées qui n’osent pas aller vers les autres ?

    Ne jamais se forcer ! Ensuite, il faut le faire par étape. Ce n’est pas la peine de complètement sortir de sa zone de confort et de se mettre la pression. Encore une fois, il faut le faire avec le cœur. J’encourage souvent les gens à participer à des ateliers, cours, workshops, voyages organisés avant de se lancer seul à l’aventure. La première fois, vous irez avec un.une ami(e) et quand vous serez plus à l’aise, vous n’aurez plus aucun problème à y aller seul.e.

    Pour aller plus loin, voici l’ouvrage : « Nous – l’art de bien s’entourer pour rayonner ensemble« 

    Je tiens à remercier Caroline ARDITTI qui s’est prêtée au jeu des questions-réponses avec la spontanéité qui incarne tout son ouvrage. Lorsque je l’ai contactée pour la première fois, j’ai tout de suite senti la même générosité qui imprégnait son livre. Caroline me fait l’effet d’être de ces personnes qui n’ont pas froid aux yeux justement parce qu’elles accueillent et s’ouvrent volontiers à l’autre !

  • Briser le tabou de la rivalité féminine : pourquoi la sororité est une notion importante

    « Le patriarcat créé une insécurité permanente chez les femmes, qui se sentent alors menacées par celles qui semblent avoir plus confiance en elles »

    Racha BELMEHDI pour CAUSETTE

    J’ai posé cette question que les réseaux sociaux : « la rivalité féminine mythe ou réalité », les réponses ont été unanimes, pour les personnes interrogées c’était une réalité. La question est ignorée des sciences sociales et des recherches féministes, pourtant, elle est loin de dépasser les petits « cancans » de village/quartier, car elle nous interroge sur le monde que nous voulons demain. Comment commencer pour plus d’égalité entre les genres, à notre échelle?


    « Miroir, oh miroir, dis-moi qui est la plus belle ». À moins que tu aies grandi.e dans une grotte, cette phrase te dit sûrement quelque chose. Mais « plus belle » pour le regard de qui ? Aussi la réponse à la question fait apparaître une belle jeune femme encore fraîche et naïve…plus belle de quoi, par rapport à quel étalon ? Pourtant la jalousie explose devant le fait de ne pas être l’élue au regard du prince…Nous avons grandies avec ces images.

    Il y a un tabou autour de la rivalité féminine. Pourtant, combien de fois as-tu entendu « je ne m’entends pas avec les autres femmes » ? Sous-entendu, je me désolidarise. La femme représentée comme douce et patiente, comme perfide est curieuse, n’a cependant pas été socialisée comme un homme. Les référents culturels des femmes les inscrivent dans un cadre qu’elles tentent de dépasser aujourd’hui. Cependant, dans un monde professionnel où les places sont rares par exemple, la compétition fait rage. Quels sont les ancrages culturels de cette rivalité ? En quoi plus de sororité sera salvateur pour l’avenir commun des femmes ?

    Une invisibilisation des femmes dès l’antiquité au moins

    Dire que l’on ouvre la boîte de Pandore, c’est dire que les problèmes vont s’accumuler. Selon la mythologie grecque, Pandore est la première femme mortelle de l’humanité. C’est Zeus qui l’a envoyée sur Terre pour se venger des hommes. Absolument parfaite, elle était aussi extrêmement belle, et possédait une formidable voix. Cependant, elle était aussi jalouse, perfide et curieuse…un jour elle ouvrit la boîte de Pandore que Zeus lui avait interdit d’ouvrir, et elle rependit la guerre, la souffrance, la violence et la mort sur Terre.

    La culture populaire diffuse l’image d’une femme pècheresse, ça marque des esprits…et des destins

    On pourrait aussi dire qu’il y a Eve et le péché originel, bref, depuis au moins l’antiquité l’image des femmes est construite autour des péchés de la curiosité, de la jalousie et de la perfidie. La culture populaire en est imprégnée. Ça marque, ça construit. Ainsi, dans un monde où les places professionnelles sont déjà rares pour les femmes, celles-ci attendent d’avoir 80 % des compétences requises avant de se porter candidates à un poste, là où les hommes se contentent de 50 % des compétences demandées. Le plafond de verre[1] est ainsi autant une réalité sociologique que psychologique. Ce dernier joue sur le manque de confiance.

    La rivalité c’est le manque de confiance des invisibles

    Or, quand on parle de rivalité, c’est bien cela qu’il s’agit, du manque de confiance, celui qui nous fait projeter nos propres failles sur les autres. Quand on parle de rivalité, il s’agit de tourner son intelligence émotionnelle en défaveur des autres (harcèlements, commérages, etc.). Ainsi, une étude commandée par Twitter en 2016 montre que la moitié des insultes sexistes viennent de la bouche des femmes. Bref, quand on est en situation de rivalité c’est que l’on ne connait pas sa valeur. C’est l’inverse d’une situation de saine compétition dans laquelle on connaît sa valeur, comme on reconnait celle de l’autre. C’est aussi souvent l’inverse du mode de socialisation des hommes qui ont grandi avec les figures de valeureux guerriers. Il n’y a pas de récits de grandes amitiés entre les femmes, ou très peu.

    La solidarité entre femmes contre un modèle patriarcal dominant

    Pourtant, dans un monde dominé par les figures masculines, le concept de sororité qui vient du mot « sœurs » mérite d’être étendu. La sororité ne consiste pas en une attitude béate d’admiration réciproque. Elle consiste à être solidaire des autres femmes, leur tendre la main afin qu’elles montent sur l’échelle. L’objectif est plus philosophique qu’individuel, faire un pied de nez à une société encore patriarcale. La sororité c’est poser sa pierre pour faire grandir sa consœur, ou concourir dans une situation de saine compétition. C’est reconnaître la valeur de l’autre.

    La sororité pour aller contre l’image d’un « éternel féminin »

    Ainsi, la sororité nécessite d’aller à l’encontre des millénaires d’éducation. En effet, le problème est que les femmes ont bien été invisibilisées de l’histoire ou placées au rang de subalternes. Ancrées dans un éternel féminin fait de douceur, de bienveillance, de fragilité et de maternité, la question sous-jacente qui se pose est celle de l’affirmation de soi, de la reconnaissance de soi et de sa valeur. Cependant, la sororité n’est pas un concept facile à appliquer dans la vie quotidienne, cela nécessite de surmonter les stéréotypes de genre profondément enracinés qui les ont divisées pendant si longtemps. Il y a encore des préjugés et des tabous qui entourent la rivalité féminine, mais la sororité peut être un moyen de les surmonter.

    La prise de conscience d’une rivalité féminine, souvent entourée de déni et d’un tabou, est importante pour la construction d’un avenir commun pour les femmes. En travaillant ensemble, les femmes peuvent lutter contre le sexisme et le patriarcat, qui continuent de maintenir les femmes dans des rôles subordonnés et de les priver de l’effectivité de leurs droits. En créant des réseaux de soutien, les femmes peuvent se sentir plus fortes et plus capables de relever les défis auxquels elles sont confrontées.

    Pour aller plus loin :

    • Elisabeth CADOCHE et Anne de MONTARLOT – « le syndrome de l’imposture »
    • Racha BELMEHDI – « Rivalité, nom féminin »

    [1] Concept qui explique le faible nombre de femmes aux postes de direction

  • Le pouvoir du réseau professionnel pour les femmes : briser les barrières et atteindre l’égalité en entreprise

    Parlons évolution et réseau professionnel. Dans la vie, il y a les belles et vraies rencontres, et celles qui nous laissent une impression de fadeur. Dans le milieu professionnel c’est un peu pareil, certaines rencontres nous marquent et d’autres nous laissent de marbre, pourtant on doit obligé.es de collaborer. Unir ses forces au travail ne veut dire que l’on va nouer des liens, ou même faire cet effort. Alors que 80% des offres d’emploi ne sont pas publiées, le réseau professionnel est généralement décrit comme important pour trouver un emploi ou étendre son influence professionnelle. Il permet d’ouvrir les opportunités commerciales quand on entreprend, mais aussi d’être dans les « petits papiers » pour une promotion.

    Or les femmes ont un réseau professionnel moins étendu que celui des hommes et elles ne représentent que 20% des dirigeants des Petites et Moyennes Entreprises (PME) et Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). Le réseau professionnel semble un élément nécessaire, or, un réseau moins développé des femmes par rapport aux hommes n’est -il pas à l’origine de ce fossé ?

    Pourquoi un article sur le réseau professionnel ?

    Ça y est, toi qui fonctionnes principalement à la confiance et à l’affect, tu sens poindre le doute ? Le but de cet article n’est pas de te transformer en « socialite » (et pourquoi pas d’ailleurs !) mais de prendre conscience ensemble où le bât blesse pour les femmes, quand elles doivent développer un réseau. Si tu es concernée, le but est de prendre conscience des modes de fonctionnement fréquents et de poser la première pierre d’une démarche relationnelle construite…parce qu’aujourd’hui, le réseau bénéficie principalement aux hommes.

    Qu’est-ce qu’un réseau au juste ?

    En entreprise tu entends souvent « je ne connais pas les bonnes personnes », dans l’entrepreneuriat c’est « je me sens seule ». Le réseau, ce ne sont pas seulement les contacts directs, c’est aussi les contacts de ses contacts. Il est composé :

    • Du cercle de confiance : les proches
    • Du cercle de services mutuels : personnes à qui je peux rendre et demander service
    • Le cercle de connaissance : personnes rencontrées au moins une fois et avec qui je peux essayer de renouer si besoin
    • Cercle élargi : personnes qui appartiennent au même réseau structuré que moi (association, réseaux académiques, etc.)

    Bref un réseau est un cercle de connaissances plus ou moins proches sur lequel on peut compter, notamment sur le plan professionnel.

    Une étude sur le sujet en date de 2015 et a été réalisée par le cabinet de conseil Boston Consulting group + HEC au féminin + IFOP. Selon celle-ci, seuls 15% des cadres déclarent que le réseau est le fruit d’une démarche construite. Le réseau se construirait donc essentiellement selon les rencontres et les opportunités. On en déduit que le réseau marche avant tout à l’humain, il n’est pas froid et mécanique. Tisser des liens reste important pour la vie professionnelle.

    Les réseaux ont un bénéfice, or, les femmes ont un cercle de connaissances plus restreint que les hommes

    Le réseau, a néanmoins des avantages. Les bénéfices du réseau professionnel sont nombreux pour l’obtention d’un poste par exemple : recommandation, conseil, obtention d’information, et visibilité. Cependant, toujours selon cette étude, les femmes ont un réseau moins étendu que les hommes.

    Si pour la majorité des répondant.es à l’étude, cela implique un effort de construire un réseau, son utilité fait consensus. Aussi établir un réseau professionnel s’apprend, et des critères essentiels sont nécessaires :

    • Avoir confiance dans la personne (92%)
    • Avoir un bon feeling avec la personne (89%)
    • Savoir que l’on peut solliciter la personne pour un service, ou un conseil (88%)

    Les leviers identifiés d’un bon réseau

    Les raisons d’un réseauLes bénéfices d’un réseau
    Le plaisir d’échanger
    De rendre service
    De s’ouvrir à de nouveaux sujets, car cela peut donner des idées
    Cela permet de se sentir reconnu et soutenu
    Être recommandée
    Bénéficier de conseils de la part de professionnels
    Obtenir des informations sur le secteur d’activité ou l’entreprise
    Être en contact avec des partenaires
    Bénéficier d’une visibilité
    Leviers d’un bon réseau professionnel

    Toujours, selon cette étude, pour les femmes, le réseau est un cercle restreint entièrement de confiance, alors que pour les hommes, c’est un cercle relativement large de personne à qui l’on peut demander un service. Pour les premières il y aurait ainsi une notion d’affect, alors que pour les autres, l’approche serait plus pragmatique.

    Les femmes exclues des réseaux traditionnels

    Selon la professeur de management, Christina Constantinidis, les femmes se retrouvent souvent exclues des old boy’s networks (réseaux d’hommes) influents, historiquement construits par et pour les hommes. Les freins identifiés sont

    • Le manque de temps lié aux responsabilités familiales,
    • Le manque de crédibilité,
    • Le coût financier
    • La distance géographique, et,
    • Le manque d’information.

    Des facteurs individuels peuvent accentuer ces difficultés, notamment l’âge, l’origine ethnique, l’éducation et l’expérience professionnelle antérieure. Bref, pour résumer, les réseaux d’affaires en France sont traditionnellement l’affaire d’hommes plutôt blancs cisgenres.

    …Les choses changent

    Depuis les années 2010, les réseaux de femmes se développent. Le but, apporter une plus grande visibilité professionnelle aux femmes et briser le plafond de verre ensemble et se libérer des conditionnements. La plupart des réseaux s’adressent aux entrepreneuses, mais il s’agit de faire changer les mentalités.

    • Les Pionnières est un réseau d’incubateurs et de pépinières pour les entreprises innovantes ;
    • Professional women’s network, Leur ambition est de favoriser le développement des carrières des femmes cadres et dirigeantes grâce à du networking, à des ateliers, ou du mentoring.
    • Action ‘elles pour adhérer, il faut être entrepreneure et vouloir se verser un salaire grâce à la pérennité de son entreprise ;
    • Femmes Entrepreneurs organise tout au long de l’année des évènements gratuits à destination des dirigeantes et futures créatrices d’entreprise ;

    Il y en a plein d’autres. Le but est d’aller vers le réseau où l’on se sent à l’aise. Le tout est de participer à quelques évènements et de comparer 😉

  • Le « leadership féminin » est réducteur pour les femmes

    Parler de leadership féminin est réducteur pour les femmes car répond aux stéréotypes de genres.

    • Les hommes sont forts, dominants et affirmés
    • Les femmes sont gentilles, amicales et portent attention aux autres

    Ça, c’est ce que l’on appelle des stéréotypes de genres. À titre d’exemple, la psychologue et enseignante Évelyne Daréoux note que les personnages masculins sont plus présents et plus visibles que les personnages féminins. Ainsi, ils sont plus nombreux que les personnages de sexe féminin, que ce soit dans les titres des ouvrages (78 % vs 25 %), dans les couvertures (78 % vs 48 %) ou dans les illustrations. Ils occupent aussi les rôles principaux, alors les personnages féminins occupent davantage les rôles secondaires : à titre d’exemple, 83 % des pères occupent le rôle du héros contre 17 % des mères[1].

    On note alors que les femmes et les hommes ne sont pas socialisés de la même façon. On attend d’eux des stéréotypes et des rôles de genres qui expliquent qu’ils ne se comportent pas de la même manière. Ceci a des répercussions sur la représentation qu’ils ont de leur leadership. En effet, selon la représentation commune, le leader est une personne charismatique, visionnaire, confiante et qui inspire les autres…rôle de genre attribué aux hommes.

    Depuis quelques années apparait cependant le terme de « leadership féminin ». S’il a l’avantage de pointer du doigt que, oui, l’ambition existe chez les femmes, ce terme, « leadership féminin », n’est-il pas réducteur pour les femmes elles-mêmes ?

    Le défi des femmes : briser le plafond de verre

    Marion Darrieutort[2], fondatrice et CEO de THE ARCANE, ainsi que co-présidente d’Entreprise et Progrès, estime que « si, dès l’enfance, on cesse de leur mettre dans la tête qu’elles n’y arriveront pas, un jour les femmes seront au moins aussi nombreuses que les hommes à diriger de grandes entreprises multinationales ! ». Cependant, les rôles de genre ont la vie dure et persistent depuis des siècles. Par exemple l’enseignement ménagé a été institué pour les filles en 1882 lors de l’institution de l’école de Jules Ferry. Ce n’est qu’en 1984 que l’épreuve facultative d’enseignement ménager disparaitra du baccalauréat. C’est au moins plus d’un siècle d’institutionnalisation et de transmission de la place des femmes dans le foyer (où elles sont en général plus investies que les hommes[3]). Cette image a bridé aussi son image professionnelle. Les femmes ont un nouveau défi devant elles, briser le plafond de verre professionnel. Le plafond deverre désigne l’accessibilité limitée :

    • aux plus hauts postes d’une organisation
    • à certaines catégories de personnes au sein des entreprises.

    …Car les progrès statistiques des femmes en situation de pouvoir sont à prendre avec précaution.

    La loi dite Copé Zimmermann de 2011 relative à la représentation équilibrée des femmes et des hommes au sein des conseils d’administration et de surveillance et à l’égalité professionnelle impose un quota de femmes dans les instances dirigeantes des sociétés cotées[4]. Cette loi a pu être un tremplin pour les « femmes de pouvoir » ou « futures dirigeantes ». C’est alors que l’on a découvert le terme « leadership féminin », comme si le leadership était genré. C’est dire que le pouvoir est normé et répond à des qualités bien définies selon les genres. Ainsi, le leadership féminin mettrait l’accent sur les qualités et les compétences traditionnellement associées aux femmes. Par exemple, l’empathie, la collaboration, l’inclusion et la communication. On peut lire dans certains articles ou certains ouvrages que les leadeuses féminines sont souvent reconnues pour leur capacité à encourager la participation et l’engagement de leur équipe, à favoriser une culture de travail saine et à promouvoir des résultats durables et à longs terme. Bref elles seraient source de productivité.

    Le « leadership féminin » c’est enfermé les femmes dans la marginalité

    L’approche d’un leadership féminin laisse pointer deux bémols :

    • C’est un concept né pour l’organisation du changement des grandes entreprises, car rappelons que les femmes ne sont que 14% des dirigeants des entreprises non cotées en bourses de + de 50 salariés. Les inégalités d’accès aux postes de direction sont encore bien présentes.
    • C’est un concept très réducteur, car le leadership ne devrait pas être associé à un genre en particulier. En effet, les compétences et les qualités nécessaires pour être un bon leader ne sont pas liées au genre. Elles sont plutôt liées à la personnalité et à l’expérience de chacun.

    Les leaders incarnent des qualités telles que l’empathie, la collaboration, l’inclusion et la communication, et cela, peu importe leur genre. Les femmes ont autant de potentiel que les hommes pour être des leadeuses efficaces et inspirants à part entière, pris dans leur singularité. Il est donc important de promouvoir une culture de travail qui encourage la diversité et l’inclusion. Ceci afin que chacun puisse exprimer son leadership de manière authentique, et efficace. En fin de compte, le leadership est une question de compétences et de qualités personnelles, et non de genre.

    En conclusion, le terme de « leadership féminin » peut sembler positif à première vue, mais il ne fait que renforcer les stéréotypes de genres. Il est important de promouvoir un leadership inclusif, basé sur les compétences et les qualités de chacun. Un premier pas serait de parlait de « leadership des femmes » car nous sommes plurielles.


    [1] Des stéréotypes de genre omniprésents dans l’éducation des enfants

    [2] Pour le dossier « Repenser l’égalité femmes – hommes comme un levier de performance pour les organisations » de The great place to work – 2020

    [3] INSEE, analyse, « Le partage des tâches domestiques et familiales ne progresse pas » – 2020

    [4] Cependant, dans les sociétés non cotées de plus de 50 salariées, les femmes sont très peu représentées puisqu’elles ne représentent que 14% des dirigeants.

  • La liberté de disposer de son corps : le débat #Metoo entre Catherine Deneuve et les autres féministes

    La liberté de disposer de son corps est-elle compatible avec une liberté d’importuner?

    Tu te souviens des images d’Adèle Haenel qui quitte la salle des César, en criant : « La honte ! » ?

    En réaction à l’affaire Weinstein, du nom du producteur de cinéma accusé de viol et d’agressions sexuelles, né le mouvement #metoo, dénonçant les agressions subies, notamment par les personnalités féminines. Là, je ne sais pas si tu te souviens, mais une tribune critique du mouvement #metoo intitulée « liberté d’importuner » est publiée dans le monde le 10 janvier 2018. Cette tribune est signée par une centaine de femmes, dont Catherine Deneuve, et alerte du risque pour les femmes de « s’enfermer dans un rôle de proie ». Ce qu’il est intéressant de relever c’est la question qui se cache derrière ces deux visions du féminisme : que symbolise notre corps, à qui appartient-il ?

    Les luttes féministes des années 1970 portaient sur « la propriété de son corps »

    Catherine Deneuve a été l’une des figures de proue du manifeste des « 343 salopes » de 1971 qui scandait alors « nous voulons être les seules propriétaires de notre corps », car elles luttaient en faveur de l’avortement alors interdit en France. À travers le droit à l’avortement, il se posait déjà la question de savoir à qui appartient le corps des femmes. Aucun droit à la contraception n’était possible jusqu’en 1967, la relation sexuelle était ainsi synonyme de procréation. Sous le joug de l’interdiction par la loi, et par l’Église encore très présente, le corps des femmes ne leur appartenait pas. En cas « d’accident », les femmes devaient garder le bébé ou avorter clandestinement, sans prise en charge à l’hôpital. Dans ce contexte, comment pouvez-telles dire « je fais ce que je veux de mon corps » et dès lors jouir d’une liberté sexuelle ?

    …Mais a-t-on le total contrôle sur notre sexualité aujourd’hui ?

    Aujourd’hui tout a changé, me diras-tu : nous avons accès à la contraception, et l’avortement a été légalisé…bref nous sommes maîtresses de nos corps et de notre sexualité. Et bien ce n’est pas si facile. Nous pouvons être victimes de préjugés de par notre apparence physique, nous pouvons être victimes d’agressions sexuelles parce que quelqu’un exerce une position de domination sur nous. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, en 2020, il y a eu près de 55 000 agressions sexuelles enregistrées. Ça c’est quand la victime porte plainte, alors imagine le nombre réel. Alors que la parole se libère, le nombre d’agressions enregistrées augmente. Ainsi, la sexualité n’est pas anodine, par celle-ci, les agresseurs prennent le pouvoir sur une femme en faisant effraction dans son intimité, il la dépouille de sa liberté de dire « non » ou « je ne suis pas d’accord ».

    Voir les femmes comme ayant toutes seul le contrôle de leur sexualité c’est oublier le contexte social dans lequel nous évoluons

    Je ne suis dès lors pas d’accord avec le texte « liberté d’importuner » car dans le cas d’une agression on nous vole « notre liberté de dire non ». Aussi le texte dit-il « nous estimons qu’il est plus judicieux d’élever nos filles de sorte qu’elles soient suffisamment informées et conscientes (…) » et ne fait aucunement mention de l’éducation des petits garçons. Ce texte revient à surresponsabiliser les femmes en les rendant actrices uniques du jeu de séduction, voire comme ayant le contrôle du jeu de séduction à elles seules. C’est omettre le contexte social dans lequel nous évoluons.

    …L’image de la femme désirable que l’on voit partout parvient à brider la totale affirmation de soi.

    Le corps des femmes nourrit tous nos imaginaires, des posts sur les réseaux sociaux, à la télévision, le corps dénudé des femmes sert à vendre un pot de yaourt, comme des régimes. Il y a celui qu’il faut atteindre, ou conquérir, et celui dont on ne voudrait pas. Avec cela nait le concept de la « femme désirable », celle que l’on voudrait être (pour beaucoup) ou celle qui faut séduire. La femme désirable à un corps qui répond à des canons de beauté. Bien que de plus en plus présents, les canons de beauté sont beaucoup moins oppressants chez les hommes. Mon sentiment est que cette image de la femme parfaite parvient -plus ou moins consciemment – à brider les désirs d’affirmation de soi, y compris de sa sexualité. Bref l’érotisation du corps des femmes peut générer une situation de domination pour l’homme.

    Tant que le corps des femmes servira à vendre, des objets, comme des relations, nous serons en position de vulnérabilité sociale, économique et sentimentale. Dans une économie de la consommation, le corps des femmes est relayé au rang de choses. Dans un tel contexte, il est difficile de prendre l’emprise sur soi, sur le rapport de séduction, et sur sa sexualité…les luttes féministes se sont alors peut-être déplacées de l’emprise de son corps, à l’emprise sur son environnement.

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  • Est-ce que l’on s’appartient quand on se maquille ?

    En 1880 apparait le premier bâton de rouge à lèvres, à base de cire à bougie. Le maquillage des lèvres est alors réservé aux actrices, aux demi-mondaines, ou aux prostituées. La démocratisation du rouge à lèvres commencera après la Première Guerre mondiale. C’est une période d’émancipation pour les femmes qui remplacent les hommes qui sont au front, dans l’industrie. C’est dans les années 1920 que le rouge à lèvres moderne né. Il est inventé par le chimiste Paul Baudecroux, qui invente le rouge à lèvres indélébile. Cette petite histoire du rouge à lèvres place le contexte du nos ambigüités face aux cosmétiques. Alors, notre routine beauté, signe d’émancipation, ou signe d’aliénation ?[1]

    Un retour à des pratiques beautés naturelles durant le confinement

    Se maquiller devant le miroir le matin. Cela peut-être un petit rituel qui fait du bien à l’égo, comme une routine prenante. Dans les publicités ou sur nos réseaux sociaux, le maquillage est en top des apparitions. Il est souvent décrit comme un moyen de mise en beauté, tout comme d’affirmation de soi. Pourtant, lors de la crise du COVID 19 de plus en plus de femmes ont délaissé le maquillage. En effet, 21% des femmes déclaraient se maquiller quotidiennement en 2020, contre 42% en 2017, selon l’institut de sondage IFOP. On parlait de tendance « no make up ». Le confinement a plutôt accéléré la tendance dans les routines de soin du visage. Nous étions nombreuses à vouloir améliorer la qualité de notre peau et à vouloir revenir à un visage naturel, dépourvu de produits chimiques. Les pratiques cosmétiques rejoignent alors la perspective des mouvements de jeunes femmes mobilisées contre les stéréotypes de genre et le trop-plein de pression sociale.

    …Qui n’a pas résisté au boom des tutos maquillages à la sortie de la pandémie

    Paradoxalement, avec le boom du e-commerce qui a eu lieu pendant la pandémie, nous sommes une femme sur trois à avoir acheté des produits de beauté en ligne en 2021, toujours selon l’IFOP. Les produits de beauté sont la catégorie la plus achetée par les consommatrices françaises sur les réseaux sociaux. Ils se diffusent partout, notamment via les tutos. Facebook et Instagram sont les plateformes privilégiées pour l’achat de ces produits de beauté. Bien que le télétravail puisse permettre un look plus détendu pour travailler, le retour à nos postes de travail a sonné l’heure d’un esthétisme plus sophistiqué.  Bref, si on se permet un look plus naturel à la maison, il semblerait que le travail impose des contraintes quant à l’apparence. En effet, seulement 50% des femmes disent pouvoir aller au travail sans être maquillées[2].

    Malgré l’aspect fun des tutos maquillage, se maquiller peut-être une forme de pression sociale

    Le maquillage peut être une forme de pression sociale, car 35% des Françaises pensent que l’absence de maquillage en public est une forme de « laisser aller », et 51% disent se maquiller pour les autres plus que pour elles-mêmes. Cela pointe le rapport entre le maquillage, l’apparence et l’image que l’on tient à montrer en public. Cela montre aussi à quel point nous pouvons être fragiles et pas très au clair avec la question du maquillage et de l’apparence de soi, puisque :

    • Selon 35% des femmes, femme très maquillée est superficielle
    • Selon 7% des femmes, une femme portant du rouge à lèvres est sexuellement disponible

    Dans ce cas, nos pensées sur le maquillage peuvent être sexistes dans le sens où elles contribuent à jeter un regard négatif sur la femme qui se « maquille trop », celle qui n’a pas les codes des catégories socio professionnelles plus élevées (selon l’étude ce sont elles qui se maquillent le moins). En effet, le maquillage en dit beaucoup de la personne qui le porte, et sur son sens de l’esthétique. Il est aussi le miroir de nos idéaux en termes de beauté, quand on se maquille, on s’expose aux regards. Finalement, la pression sociale c’est le regard que l’on porte sur quelque chose qui doit correspondre à des pratiques partagées : « Se maquiller oui, mais un peu ».

    Malgré tout, le maquillage peut être un symbole d’affirmation de sa personnalité

    Si on regarde la situation à l’envers, le maquillage peut être vu comme un symbole militant et d’affirmation de soi et de sa personne. Porter des couleurs bariolées et criardes c’est souvent le faire en connaissance de cause et c’est souvent braver les préjugés. C’est vouloir affirmer sa créativité et sa singularité. Se maquiller c’est avoir le courage de l’affirmation, qu’importe « ce qu’en diront les voisins ».

    Le meilleur maquillage est celui qui nous fait plaisir et que l’on assume ! Se maquiller est certes un geste quotidien pour certaines, mais il n’est pas anodin dans le sens où l’on consacre environ 15 minutes devant le miroir pour mettre en valeur, voire modifier nos traits naturels. Le maquillage est encore clivant, car on ne maquille pas de la même façon dans tous les milieux sociaux. Comme nous le montre l’histoire du rouge à lèvres du début, les femmes se maquillant beaucoup souffrent de préjugés. C’est aussi le cas de celles qui ne se maquillent pas. Entre les deux, la marge de manœuvre pour s’approprier cette pratique est étroite. Lorsque l’on se maquille, la question que nous devrions nous poser est si nous le faisons pour nous, ou pour le regard des autres ? Prenons-nous du plaisir ou est-ce une contrainte ?


    [1] Pour répondre à cette question j’ai consulté l’étude IFOP x Slow make up de 2020.

    [2] Enquête IFOP pour slow cosmétique.

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